Cet homme, né en 1858 et mort en 1946, a été un charpentier exemplaire, sachant s’adapter aux circonstances. Au début il utilisait, comme source d’énergie, un manège tiré par les vaches pour faire marcher les scies. Ensuite, il a utilisé le moulin du Paradou. Ensuite, vers 1900, les locomobiles et enfin l’énergie électrique après la mise en service de la centrale du Gourp fumant, en 1929.
Voici Pierre Albert et sa femme Anastasie
Voici son papier à en-tête :
Cet homme a réalisé un certain nombre d’exploits.
Par exemple, Pierre Albert a fait preuve de biais pour mettre en place la Vierge de Montale et celle de Roquecézière . Pour cette dernière, son petit-fils, Louis Bessière raconte :
En 1884, les habitants de Roquecézière et de Saint-Crépin avaient décidé d’élever une statue de la Vierge sur le rocher de Roquecézière. Cette statue pèse 250 kg et elle était parvenue au pied du rocher. Se posa alors le problème de la hisser sur le socle déjà construit par les maçons du village. On fit appel à mon grand-père Albert, charpentier à Lacaune. Il possédait les engins nécessaires et le personnel capable d’exécuter ce travail.
Albert partit donc avec ses ouvriers, mais au moment de soulever cette statue, un dilemme apparut. De quel côté devait-elle être tournée ? Soit vers Roquecézière et tourner le dos au département de l’Aveyron et donc au village de Saint-Crépin, soit le contraire.
Il y eut de grosses et assez vives discussions. Comme le soleil commençait à décliner et voyant cela, Albert dit : « Allons à l’hôtel souper et dormir. Après on verra. »
Quand tout le monde fut parti, mon grand-père dit à son personnel, pendant le souper : « Demain matin, nous commencerons la journée à 4 heures et nous monterons la Vierge. » Ce qui fut fait. Quand les habitants arrivèrent, la statue était en place et il leur dit : « Votre Vierge est en place, elle regarde vers l’Aveyron. Si quelqu’un veut la retourner, il peut le faire ! »
Dans cette période, la Pierre Plantée, la fameuse statue-menhir, proche des abattoirs, ayant été tombée par un chercheur de trésor, Pierre Albert fut appelé pour la redresser. Ce fut assez simple pour lui. Il creusa un trou profond au pied du monument et en faisant glisser la pierre, elle se mit toute seule en place redressée.
En 1937, Pierre Albert a pris en charge le chantier de la charpente du clocher de l’église de Lacaune. Pour cela il a fait venir de La Rochelle une corde, d’une longueur exceptionnelle de 45 mètres sans ajout. Elle a servir à caler la charpente à partir d’un ancrage sur l’esplanade. Cette corde n’a servi qu’une fois et est aujourd’hui dans les tours du château de Nages.
Pierre Albert a utilisé ses locomobiles pour faire les battages. Il avait acheté un batteur (comme on disait en occitan) ou batteuse. Il avait alors comme concurrents Bascoul à Nages et Terral à Moulin-Mage. Voilà une photo de 1910 prise à Lacaune et qui était dans les archives de Pierre Albert.
2 Comments
guepier92 · 26 octobre 2017 at 13 h 43 min
Bonjour,
Pour ma culture personnelle: c’est quoi le biaïs ?
Thierry
robertpistre · 18 avril 2018 at 19 h 11 min
Le biaïs c’est l’ingéniosité des gens de la montagne, leur débrouillardise pour survivre dans un environnement difficile.