Pour établir cette rubrique, nous faisons encore appel à la Mémoire de la Calade de Murasson (cf Gazette de la calade n° 5). Nous reproduisons ci-après le texte tel quel.

Le panier traditionnel local est formé d’une ossature, l’aresclé, en repousses de châtaignier de deux ans d’environ 1m20 de long et 2 à 3 cm de diamètre, refendu en 2 ou 4 suivant la grosseur et la grandeur du panier. On peut choisir aussi du noisetier, du houx ou du cornouiller. Le « coustou » est travaillé au couteau sur le genou, protégé par une « toile », afin de lui donner de la régularité et le cintre nécessaire. Pour refendre les pousses de châtaignier en deux parties égales, dans le sens de la longueur, on introduisait la lame du couteau à un bout et, sans dévier, on allait jusqu’à la fin ce qui donnait deux coustous. On les pliait, ensuite, pour faire l’ossature en s’aidant du genou pour former les arrondis. C’est à ce moment là que l’on donnait la forme et la taille au panier ou à la corbeille. On plaçait alors la querbe (la anse) et les coustous principaux. On fixait le tout avec des petits clous et on laissait sécher pendant quelques jours. Pour gagner du temps on les pendait parfois dans la cheminée.

L’aresclé et les coustous principaux secs et bien en place, commençait le travail du trainage (tressage). Il démarrait au point de jointure de la querbe et de l’aresclé. Petit à petit le champ de travail s’agrandissait et on ajoutait des coustous qui permettaient de faire un tressage plus serré.

Les bins (osiers) existent en deux qualités : les rouges et les jaunes, plus jolis, plus fins et plus souples. Ils ont été taillés préalablement quand le temps est froid après le gel pour avoir la souplesse nécessaire et à la bonne lune pour qu’ils soient bien droits et non branchus à la repousse de l’année suivante. Certains pensent que le dernier quartier de lune est le plus favorable(?).

Ensuite, tout va dépendre du savoir-faire de celui qui fait ces vanneries pour cintrer les arceaux et calculer les dimensions du panier suivant sa destination. La fabrication des paniers était, autrefois, l’occupation des hommes le soir à la veillée en hiver.

Il faut savoir qu’avant l’arrivée des matières plastiques, le travail à la ferme et à la maison nécessitait un nombre important de corbeilles et paniers de toutes sortes et qu’ils s’usaient vite. Grandes corbeilles à deux ou quatre poignées pour le ramassage des pommes de terre ou pour transporter le linge à la rivière, paniers de différentes dimensions pour les châtaignes, les légumes et pour toutes sortes d’utilisation à l’intérieur de la maison. On avait ainsi le panier pour égoutter le caillé lorsque l’on faisait le fromage à la maison, le panieïrou (petit panier) pour les enfants et pour la cueillette des légumes rares, le panier pendu aux poutres de la cuisine où séchaient les noisettes, le panier dans lequel on conservait des charcuteries (saucisse, saucisson) quand on avait une pièce fraîche dans la maison, le panier où on rangeait les herbes séchées pour la tisane.

Il y avait aussi la corbeille de la mariée. Au 19ème siècle et au début du 20ème, toutes les jeunes filles avaient, avec leur trousseau, une corbeille finement tressée avec des écorces de noisetier. C’était, en général, l’œuvre de leur grand-père qui mettait un point d’honneur à ce qu’elle soit parfaite dans sa confection.

Jean Sicard dit « Janou » a été un des derniers à fabriquer des paniers à Murasson. Lors des repas à la salle des fêtes, on peut voir les corbeilles à pain ou « panieïro » qui sont un exemple de son savoir-faire. Dans les dernières années de sa vie, Janou ne pouvait plus aller dans les bois pour s’approvisionner en rejets de châtaignier et en osier. Sa famille et ses amis les lui fournissaient. Son travail accompli scrupuleusement lui servait de dérivatif pour supporter ses douleurs.

Sans titre 2

Les mots du panier :

lou coustou (la cote du panier), la querbo(la anse), l’aresclé (l’ossature), lou bin (l’osier)

lou panié (le panier), la panieïro (la corbeille), lou panieïrou (petit panier), un panieïrat (le contenu du panier), lou panieïraré(le fabricant de panier, le vannier),

La néou al més de fébrié es coumo l’aïgo dins un panier. Sé lou panié es trénat espés y é démoro tout lou més.

La neige en février est comme l’eau dans un panier. Si le panier est tressé épais elle y reste tout le mois.

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