L’OUVRAGE DE PIERRE NESPOULOUS : JE N’AI PAS VU LE TEMPS PASSER
Ne tirez pas, ce n’est que moi (Bob Hope)
Jouer à être vieux quand on le devient confère un caractère ludique aux disgrâces (Philippe Bouvard)
On n’est que d’un seul pays, celui de l’enfance (Antoine de Saint-Exupéry)
Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge (adage populaire)
Quand l’on veut enterrer un problème, on crée une commission
Cicéron (en 64 avant JC) donnait ces conseils électoraux à son frère Marcus Tullius, candidat aux élections pour le consulat :
« Je t’ai déjà parlé de la formation des amitiés il me faut parler de cette deuxième partie de la campagne électorale qui consiste en la recherche de la popularité. Elle réclame la connaissance des électeurs par leur nom, la flatterie, la présence constante, la gentillesse, l’espoir dans la politique à venir. D’abord cette connaissance des gens montre-la, en sorte qu’elle apparaisse clairement et augmente-la en sorte qu’elle s’améliore de jour à jour. Rien ne me paraît si agréable au peuple et valoir tant de reconnaissance.
Ensuite ce qui n’est pas dans ta nature, mets-toi dans l’esprit que tu dois le feindre assez bien pour avoir l’air de le faire naturellement. Car l’affabilité, qui convient à un homme bon et doux, ne te fait pas défaut ; mais il est absolument besoin de la flatterie qui même si elle est mauvaise et ignoble dans les autres circonstances de la vie, est cependant nécessaire dans une campagne électorale. En effet, lorsqu’elle rend quelqu’un plus mauvais par une approbation constante, alors elle est malhonnête, lorsqu’elle rend plus ami, elle est moins blâmable. En vérité, elle est nécessaire à un candidat dont le front, la physionomie et le visage doivent changer et s’adapter selon les opinions et les sentiments de tous ceux qu’il rencontre.
Quant à la gentillesse, elle a un champ très vaste : elle est dans les banquets que vous devez fréquenter assidûment, toi et tes amis, banquets de toutes sortes et banquets de tribus ; elle est aussi dans les services que tu dois prodiguer et mettre à la disposition de tout le monde veille aussi à laisser libre accès à ta personne 2 jours et de nuit et non pas seulement par les portes de ta maison mais aussi par ton visage et ton front qui sont les portes de l’âme Or s’il montre que tes sentiments sont cachés et enfermés, il importe peu que l’entrée de ta maison soit ouverte. En effet les gens ne veulent pas seulement des promesses sur tout ce qui s’adresse à un candidat mais encore que ces promesses soient faites d’une façon généreuse et qui les honore. »
Vous ne trouvez pas bizarre d’être exécré à la fois pour ce qu’on est et pour ce qu’on n’est pas (Charles de Gaulle d’après André Malraux)
Le suffrage universel a tous les droits y compris le droit à l’ingratitude (Léon Blum)
La politique serait l’art d’empêcher les autres de s’occuper de ce qui les regarde (Paul Valéry)
« J’essaie de rapprocher les cœurs à la tarnaise,
Car je souhaite avant tout qu’entre chacun des bords
Contemplés du perchoir, à mes deux hémisphères,
L’on sache témoigner qu’on peut bâtir encor
Un pont fait de respect et courtoises manières. » (Louis Brives, alors président du conseil général)
À quoi répondit Pierre Nespoulous :
« Monsieur le Président, vous avez l’habitude
De nous parler en vers … et nous l’avons admis
Mais vos vers, cher Monsieur, funeste turpitude,
Ce n’est que de la prose où les vers se sont mis. »
Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent (Edgar Faure)
En nous et autour de nous tout change (Félicien Marceau)
Dans une entreprise, celui qui fait les courses n’est pas au courant de la marche de l’entreprise (Claude Cheysson parlant des communistes)
Pour un député, le ressort unique de la vie politique, c’est sa réélection, aucune considération morale ne peut faire obstacle à cette aspiration (Valéry Giscard d’Estaing)
Il est déplorable qu’un poète comme Lamartine soit forcé de s’occuper de bureaux de tabac (Alfred de Vigny, suite aux élections de 1848)
Le temps n’est pas loin ou les positions de gauche tenues avec une souple fermeté procuraient d’aussi plaisants avantages que les bénéfices ecclésiastiques dans l’église gallicane (Charles d’Aragon (maire de Saliès)
Ce que je veux savoir avant tout ce n’est pas si vous avez échoué mais si vous avez su accepter votre échec (Abraham Lincoln)
Les partis qui ont bâti sur eux-mêmes le régime sous lequel nous vivons, cherchent comme il est bien naturel à persévérer dans leur bien-être, s’efforçant de prolonger le système selon lequel chacun cuit sa soupe à petit feu, dans son petit coin (Charles de Gaulle)
L’important est d’avoir fait tout ce qui dépendait de vous pour vous préparer, et les dieux désignent les vainqueurs (Démosthène)
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles (Sénèque)
Charcutage et tripatouillage sont les deux mamelles du mauvais pouvoir politique. Il semblerait même qu’à force de charcuter, il finirait par faire l’andouille (Pierre Nespoulous)
À la fin de l’automne de la vie, quand approche l’hiver qui ne sera suivi d’aucun printemps et lorsque n’apparaissent pas les signes avant-coureurs du grand départ sans retour et que les facultés intellectuelles ne sont pas encore enténébrées, on retrouve une nouvelle force, faite de sérénité, de disponibilité surtout de liberté échappant au commun pourchas des honneurs, laissant dans les tiroirs décorations et citations que je n’ai pratiquement jamais portées ou montrées de peur que mes interlocuteurs, sans les avoir, les aient méritées davantage, ayant refermé sur moi le cercle de ma solitude avec mon chien, mes pensées, les livres que l’activité m’avait empêchée de lire, l’histoire qu’on n’aime pas trop en classe et beaucoup ensuite, la philosophie et la littérature, j’ai conquis opiniâtrement mais douloureusement le droit à la liberté d’expression il ne me reste plus qu’à en user sans en abuser comme à toute chose (André Raust)
C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière (Edmond Rostand)
Rien n’est irréparable en politique (Jean Anouilh)
Plus ça change, plus c’est la même chose (Alphonse Karr)
En Corse, pour tracer une route, en prend un âne, on le lâche dans la montagne et là où passe l’âne, on fait la route. Mais lorsque vous n’avez pas d’âne ? Là, on prend un ingénieur (Christian Méry)
Le plus difficile au monde est de dire en y pensant ce que tout le monde dit sans y penser (Pierre Nespoulous)
La tragédie n’est pas une solution (Albert Camus)
Moi monsieur quand je rencontre un sot je ne lui cède jamais
Moi monsieur, répondit le fabuliste, je lui cède toujours (Jean de la Fontaine)
La situation ressemble à un ball-trap, ce n’est pas toujours le même fusil qui tire, mais c’est toujours le même pigeon qui se fait descendre (André Santini, à propos des élus injustement poursuivis)
Il n’y a pas d’effort inutile. Sisyphe se faisait les muscles (Roger Caillois)
Gardons-nous des sous-estimer le pouvoir de nuisance des petits chefs entre le moment où ils sortent du néant et celui où ils y retournent (Philippe Bouvard)
Nouveau-siècle. Aimons la nouveauté en novateurs prudents (Casimir Delavigne)
Ce siècle, avec ses mœurs, demande un autre style (Agrippa d’Aubigné)
Le plus grand mal, à part l’injustice, serait que l’auteur de l’injustice ne paye pas le prix de sa faute (Platon dans Gorgias)
Mettez votre confiance en Dieu, mes gars et conservez votre poudre sèche (Olivier Cromwell)
Il a marché à côté de sa vie sans la voir comme le bœuf qui ne voit jamais le sillon qu’il creuse
Que conclure à la fin de tous ces longs propos ? C’est que les préjugés sont la raison des sots (Voltaire poème sur la loi naturelle)