
Paul Bourges est mort le dimanche 18 avril 2021. Ancien carrier, il a tout au long de sa vie mis ses convictions au service de son prochain, comme militant associatif, puis comme maire de LACROUZETTE. C’était le père de notre ami, le sculpteur Jacques Bourges. C’était un personnage à la vie exemplaire bâtie sur des convictions aussi inébranlables que les rochers du Sidobre.
Voilà quelques extraits de l’hommage rendu par Richard Amalvy dans La Semaine de Castres.
« À une question concernant les apports personnels du mandat d’élu municipal, il répondit à l’enquête en citant ce qu’il fit pour la collectivité : « J’ai pu approfondir mes connaissances en matière de gestion et dans le domaine du social. Je me suis intéressé à la propreté du village, aux problèmes de pollution. Pour le schéma d’aménagement du Sidobre, nous avons dû zoner le territoire pour octroyer les autorisations d’exploiter. J’ai réussi à faire admettre la participation de Lacrouzette au syndicat mixte pour la gestion de l’aérodrome. J’ai mieux étudié les problèmes de fiscalité ». Ayant acquis une confiance en soi, adepte du franc-parler, Paul Bourges fit entendre sa voix à l’élocution si authentique auprès des pouvoirs publics pour discuter de l’attribution de fonds européens, aller chercher des subventions et négocier avec la DDE et la DDA.
Au cours de notre conversation, Paul Bourges utilisa le mot « gestionnaire » plusieurs fois : « Je ne me considère pas politique mais gestionnaire. Il n’est pas plus mal de passer par le mouvement associatif avant d’être élu. Il ne s’agit pas d’un engagement politique. Nous sommes là pour gérer. Au niveau local on ne peut pas vraiment avoir de différents politiques. Quand on analyse les aspects du point de vue gestionnaire, je n’ai pas de problèmes, j’ai une ligne et je m’y tiens. Dans ces cas je respecte la collégialité du conseil municipal ». Ancien dirigeant du club de basket de Lacrouzette, une institution qui remonte à l’après-guerre, l’édile a toujours privilégié l’esprit d’équipe et l’intérêt général. En 1994, à un an du renouvèlement électoral, il déclarait : « Il faut que je prépare ma succession ».
Paul Bourges conclut notre entretien par cette anecdote qui montre sa force de conviction et son énergie à rassembler : « Le cimetière protestant et le cimetière catholique étaient séparés par un mur. On aurait dit deux mondes à part. J’ai fait tomber le mur. C’était un geste symbolique. Avant, j’avais vu tous les protestants individuellement. Aujourd’hui, c’est le cimetière de Lacrouzette ». Il ajouta aussi : « Pour l’évolution du village, j’ai fait participer la population. J’espère que ma présence n’aura pas été inutile ».
Famille, amis et anciens administrés, rassemblés mercredi matin 21 avril 2021 dans l’église de Lacrouzette, ont répondu par le nombre à son interrogation d’alors, et son cercueil fut déposé ensuite dans ce cimetière qu’il voulut pour tous, et dont le mur alimenta tant de débats. »
LA GAZETTE adresse ses condoléances attristées et amicales à Madame Georgette Bourges et à tous les membres de sa famille : ses cinq enfants, ses dix petits-enfants et dix-neuf arrière-petits-enfants.