Il y a à La Salvetat une porte de maison portant des croix basques.
Plusieurs personnes m’ont interrogé pour savoir qu’elle pouvait être l’origine de la présence chez nous de cette symbolique très utilisée au Pays basque.
Un début d’enquête montre que cette affaire reste assez complexe et nous sommes preneurs de tout éclairage.
Jean Delmas nous dit : « Robert Aussibal, qui m’avait précédé à la présidence de Sauvegarde du Rouergue, s’était intéressé à ces croix qu’il appelait les « croix de berger » et avait eu le projet d’une publication à leur sujet. Sujet à risques. Nous avions échangé, je le lui avais dit. Il est vrai que l’on voit de ces croix sur des maisons proches de chemins de transhumance ovine, mais il y en a ailleurs. Les figurations sont parfois tardives (XIXe siècle), C’est le cas du décor dont vous m’avez transmis la photo. Et on ne voit pas clairement le lien avec la transhumance.
Je vous envoie les photos de deux de ces croix que j’ai vues dans le Saint-Affricain voisin, à Combret et à Montlaur.«

Jean-Louis Biget, un historien albigeois spécialiste du Moyen Âge, nous dit : « Le svastika est un motif largement répandu, depuis des temps immémoriaux. Il évoque une rotation. On l’interprète comme le symbole du tourbillon de la création, d’un cycle perpétuel de régénération, ce pourquoi il accompagne l’image du Christ dans les catacombes. Je ne saurais vous en dire plus. »
L’église de Moulin-Mage a sur sa porte cette symbolique. Or l’église a été construite sous la Restauration et les travaux ont été suivis par un jeune prêtre qui s’est dévoué à cette construction. Il est d’ailleurs resté curé de Moulin-Mage jusqu’à sa mort. C’est donc lui qui a commandé cette figure sur la porte. Ce prêtre de chez nous était inspiré par sa symbolique chrétienne, qui dépasse les limites du pays basque, même si on la trouve surtout utilisée dans cette région.
