(source : Henry Mas)

Le sabot fut pendant de très nombreuses années la chaussure des campagnes. Chez nous, les derniers sabots furent portés jusqu’au terme des années 50 environ. C’est dire si nous pouvons, encore, en conserver le souvenir. Le bois de la semelle, sur le sol, s’avérait très glissant, notamment par mauvais temps. C’est la raison pour laquelle on posait des clous sur toute sa surface (las tachas). On pouvait, aussi, acheter dans les foires des bandes de caoutchouc que l’on clouait sur cette partie du sabot. Cela nécessitait un achat. Aussi, on voyait bien des paysans clouer, à la place, des bouts de chambre à air de bicyclette.

sabots

Commentaire et anecdote de Roger Barthez de Peyroux : Nous avons connu à peu près, tout ce que tu nous indiques sur le biais. Je peux y ajouter une idée  de mes parents en ce qui concerne les sabots.

Les miens étaient des sabots sur lesquels mon père  montait ce qui restait des souliers montants quand la semelle était complètement fichue, ce qui permettait de pouvoir marcher et courir en laçant solidement les sabots comme on le faisait avec les souliers. Jusque là, rien d’exceptionnel la méthode étant connue par beaucoup d’autres

C’est ensuite que l’affaire se corse. Avant tout usage, les sabots étaient ferrés par mon père amb de ferrutas, espèce de gros clous oblongs que l’on pouvait clouer très serrés pour garantir au mieux la semelle et la faire durer plus longtemps mais pas assez au goût de mes parents qui me traitaient de brisa fèrre … et c’est là qu’apparaît le super biais. Mes parents après en avoir parlé au forgeron Valette de Condomines m’ont invité à  aller le voir afin qu »il puisse me ferrer comme un cheval »… un âne conviendrait peut-être mieux…et me voilà parti chez Valette où je passais une bonne partie de la journée chacun de mes pieds  sabots posé tour à tour sur l’enclume, (et moi dans les sabots) la semelle  tournée vers le haut afin qu’il puisse y adapter un fer épousant la forme de la semelle comme il le faisait aux chevaux. Quand il y posait le fer rouge, et après s’être assuré que son travail évoluait dans le bon sens, il s’empressait avant que le bois ne s’enflamme d’arroser copieusement la semelle en même temps que mes mollets et mes pieds…Je l’ai toujours soupçonné de l’avoir fait un peu exprès ..

Finalement, je rentrais à Peyroux en faisant un bruit d’enfer et des étincelles. ma course nettement ralentie par le poids.

L’expérience n’a pas été concluante, les fers tenaient mieux que les clous, mais je les ai perdus assez rapidement…

Nota : Peire Thouy nous dit : ferrutas = clous à grosse tête

 

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