Voilà les réactions à la dernière Gazette qui était consacrée au biais. Je le fais avec mon expérience d’ancien responsable et avec ma liberté d’une personne totalement retirée de tout. Les considérations qui suivent montrent les réactions des acteurs privés. Les responsables publics ont à voir quelles conséquences ils en tirent.

Je voudrais d’abord faire une mise au point. En cherchant à mettre le biaïs en avant, ce n’est pas avec une vision passéiste. Ce concept a été mis en œuvre par nos pères car ils devaient s’adapter à des conditions difficiles et ils n’avaient comme seule solution que d’être singulièrement débrouillards. Si certains rêvent de revenir aux dures conditions d’autrefois, tel n’est pas mon souhait. Il s’agit simplement d’être admiratif de leur créativité et noter avec satisfaction que nous avons hérité de ce talent, c’est-à-dire à savoir faire avec le minimum des moyens à notre disposition, qui est une donnée éternelle.

En effet, le biaïs est un objectif intemporel. Il prend aujourd’hui d’autres formes car les difficultés ne se présentent pas pareil, mais avec la même démarche de savoir-faire avec une économie de moyens, que ce soit dans l’agriculture, dans l’industrie, dans les services ou dans les activités associatives. C’est cela le point essentiel aujourd’hui pour tous, et ce d’autant plus que dans l’avenir, il faudra savoir évoluer dans un monde qui connaîtra moins d’abondance. Beaucoup de nos contemporains locaux ont su splendidement réussir dans leurs activités.

Pour vivre à l’année à Paris, où il m’arrive de rencontrer des dirigeants de ce pays, je suis consterné par la proportion croissante de ceux qui sont totalement dépourvus de biaïs. Et il y en a beaucoup que son nascuts per las patas de darrièr (qui sont nés par les pattes de derrière), comme disait mon père.

Même mieux, ils ne comprennent pas de quoi il s’agit, et, s’il y a heureusement des exceptions, le spectacle global est terrifiant, comme par exemple le désastre dans le secteur de l’électricité, avec les dramatiques dommages que nous avons subis. C’est cela qui m’a convaincu que nous devons être davantage conscients de la chance que nous avons d’avoir eu un tel héritage. 

Nous avons une Nature magnifique et un patrimoine bien conservé. Nous avons à savoir mieux les mettre en avant en matière d’attraction touristique : en particulier les bases nautiques sur le plateau des lacs, atout incontournable avec le réchauffement climatique. 

Il y a aussi les principaux points d’attraction et tous les lieux qui drainent plusieurs milliers de visiteurs annuels. Évidemment nous avons à montrer que nos lieux sont habités, c’est-à-dire être fiers des actions des femmes et des hommes qui peuplent ce territoire. Les grandes manifestations sont des moments capitaux. 

Avec deux considérations :

1 Utiliser ce concept avec un mot d’ordre comme slogan : L’ASTUCE DU BIAÏS ; LE BIAÏS DE LA MONTAGNE ou À LA DÉCOUVERTE DU BIAÏS MONTAGNARD

2 Faire de l’ensemble de nos manifestations associatives un bouquet qui pourrait regrouper cet ensemble pour la communication et la recherche d’aides. LA MONTAGNE FAIT LA FÊTE POUR VOUS ACCUEILLIR (avec le slogan en sous-titre). 

En somme l’attractivité de nos particularismes entre en résonnance avec la vitalité associative. Et ce point est capital, les collectivités peuvent faire de coûteux chèques, mais elles doivent veiller comme le lait sur le feu à entretenir la flamme de ceux qui animent la vie du territoire, comme le font certaines communes. Il y a l’action des communes au plus près et il y a celle de comcom au niveau communication ainsi que d’une valorisation d’ensemble. Ce point reste à réaliser.

VOICI LES RÉACTIONS

PÈIRE THOUY (notre occitaniste distingué)

La Gazette des Monts de Lacaune ? Per ieu, una iniciativa interessanta que me ven parlar del país, de l’ambient natural e subretot dels valents que fan viure lo terraire. Cadun(a) segon son biais, sas possibilitats, sa volontat, sos desirs, marca lo territòri e cadun(a) a besonh d’èsser valorizat : la Gaseta i a participat, ba cal dire e… escriure !                                                                                                                            E aital, soguèt una escòla, la nòstra, la del país e dels païsans (es a dire los que vivon al país e que l’estiman). Una escòla obèrta sul mond, mesclada de diversitat e un biais de balhar de vam e d’espèr als pichons, a la paraulha, als desvalorizats, als desbrembats sus l’autar de França majuscula.                                                                                                                                          Doncas, lo biais de far, d’ensenhar, de trabalhar, de cosinar, de parlar, d’escriure, d’espepissar lo mond es benlèu un pam de nas, un ròt dins la boca dels que parlan encara la lenga d’òc, una mena de revenge discreta, una qualitat apasimada e satisfasenta.                                                                   E se « la Gaseta dels monts de la Cauna » a fach prene consciéncia qu’aquel biais, ne caliá èsser fièr e se’n servir, a capitat son òbra : far  passar lo saber-far, recèpta per viure plan.                                                                                                           A portat sa pèira al clapàs de la vida montanhòla, e per aquò disi òsca e plan mercé !     

                                                                                                                      Pèire THOUY

Une précision : òsca !  = bravo !

PHILIPPE DURAND (président de la Société Tarnaise de Sciences Naturelles)

Merci pour ce riche article, dans lequel je me reconnais : ce sont sensiblement les mêmes conditions de vie dans mon enfance et la même vision de notre société qui m’ont guidé dans le choix de mes études, ensuite tout au long de ma carrière d’enseignant, et actuellement – pour reprendre les termes du philosophe Michel Serres – pour inciter nos contemporains à renouer avec la nature dans un contrat qui n’aurait jamais dû être rompu.

Le biais comme fierté du territoire peut devenir fédérateur des activités proposées dans les Monts de Lacaune, et il est en parfait accord avec la prise de conscience actuelle sur la nécessité de préserver notre environnement, autant culturel que naturel. 

C’est toujours avec plaisir que je lis, et relis, les précédents numéros de La Gazette, dans laquelle – vous le savez – je retrouve des valeurs qui me sont chères, et à laquelle j’ai volontiers apporté quelques articles et illustrations.

Le 17 juin dernier, la sortie à Tsaquarello a rassemblé une quinzaine de personnes. C’est un endroit idéal pour montrer, exemples à l’appui, la formation et l’évolution des sols en moyenne montagne, en relation avec la végétation qu’ils portent.

PASCAL ROUSSALY (patron abattoirs et entreprise Roussaly)

Encore merci pour toute ces gazettes en particulier pour celles qui nous ont mis en avant ! 

LE BIAIS je l’écris en majuscule parce que justement vous lui avez remis ses lettres de noblesse ! J’ai été élevé par des parents autodidactes et j’ai moi-même tout arrêté dès que j’ai eu l’âge de conduire un camion pour rejoindre mon père 

Je peux vous assurer qu’on a tout construit au biais car au début les moyens étaient plus que limites. Avec le recul, c’est une fierté, c’est bien plus valorisant que quand ça vous tombe tout cuit !

Je pense que la force de notre montagne c’est d’avoir été plus démunis qu’en plaine et pour survivre et se développer il a fallu être des gros biaissuts !

Merci, merci, merci, pour cette transmission à travers ces super gazettes 

XAVIER GARENQ

C’est tout un panel du biais à travers les âges et les civilisations que vous avez exposé dans ce numéro de la gazette, du philosophe grec vu par un khâgneux aux produits des grandes écoles parisiennes, en passant par la vision catholique du sujet.

Les vidéos et les nombreux exemples que vous citez permettent de comprendre ce qu’il en était et qu’il en est encore dans nos campagnes reculées de cette qualité de moins en moins répandue dans l’hexagone si l’on en croit les journaux et ceux qui pensent s’exprimer au nom du peuple.

Je crois néanmoins que le biais est une qualité assez répandue dans le monde rural et en particulier dans le nôtre.

C’est une bonne idée de le conceptualiser comme fierté car il a été poussé au paroxysme chez nous, qui cumulons les handicaps pour certains (éloignement des grandes villes, climat rigoureux, relief tourmenté etc..) mais qui ne nous a jamais empêché de nous élever, quel que soit l’époque.

Nos aïeux ont su faire la synthèse du bon sens, de la modération politique et religieuse (ce n’était pas gagné à l’époque), du travail et de l’honnêteté !

Pour vous donner un exemple de la survie de cette qualité locale, ma fille ainée était à 22 ans en stage dans une grande société du nord de la France, au service transport.

Ils ont eu un problème de palette disparue dans un camion (des pays de l’est) qui livrait un de leur dépôt en Italie.

Au bout de deux jours et 15 personnes dans la boucle du mail, elle leur a dit de regarder devant dans le camion, car ils ne regardaient qu’à l’arrière …

Et ils ont trouvé la palette !

Je pense qu’il vous faudra peut-être insister sur le fait qu’à l’époque ou les gens n’avaient pas accès aux études, un biaissut pouvait espérer progresser dans la société, ses qualités remplaçant les diplômes ?

La gazette fut un bel outil pour mettre en avant les personnes, les lieux, les pratiques locales et l’histoire du pays et l’enseigner de façon ludique.

CYRIL RASCOL

Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’élaboration de tout ce puits de science offert aux lecteurs.

Le biais de nos ancêtres leur à permis de vivre dans une région difficile et de développer des activités (élevage, salaison, eau) qui sont aujourd’hui des fiertés pour le pays. Mettre à l’honneur ce savoir vivre est non seulement souhaitable mais une nécessité pour que ce savoir ne se perde pas. 

La crise énergétique actuelle, la pénurie à venir et le manque de main d’oeuvre (encore un sujet intéressant pour notre territoire qui c’est construit et à intégré de nombreuses génération d’immigrés) va nous emmener à s’adapter à un nouveau contexte.

La fête de Payrac est un exemple de manifestation idéale pour montrer la fierté paysanne.
Dans les charcuterie, également nous devons être capable de parler de l’évolution de nos métiers.

Pour revenir à la Gazette, j’ai eu le plaisir et l’honneur de participer et de transmettre l’histoire de ma famille (même si il reste encore beaucoup à dire) et ma passion.
J’en garde également une meilleure compréhension du territoire grâce à des informations que je n’avais pas. Cette fierté, ce travail et ce savoir sont autant d’éléments qui ne sont pas transmis à l’école et qui reste sous silence trop souvent dans les familles. 

Nous avions évoqué ensemble de définir l’idée du biais. J’ai essayé d’expliquer cette notion à certains employés étrangers. Le mot BIAÏS ne se traduit pas mot pour mot mais le terme qui reviens le plus est ARTISTE. A bien y réfléchir, j’y trouve du sens.
Le BIAÏS est un art, de vivre, de travail.
Le BIAÏSSUT (pardon pour l’orthographe) est un artiste qui sais faire ce dont la majorité ne sait pas. 

Je vous remercie encore de tous ces moments partagés, des connaissances offertes et de l’exemple pour les enfants du territoire que le travail paye toujours.

OLIVIER CEBE (Fondation du patrimoine)

Au fil des années la Gazette s’est glissée dans le regard que nous portons sur la “Montagne“ et notre cadre de vie.  Non seulement nous l’avons adoptée mais nous y avons totalement adhéré tant ces articles, interviews et reportages —et plus généralement les réflexions qui en découlent à chaque livraison— nous concernent directement. Il en est certes ressorti la fierté d’appartenir à ce territoire mais surtout la prise de conscience de ce qui fait son originalité et qui nous incite donc à nous y reconnaître.

C’est effectivement l’identité du territoire qui s’est trouvé peu à peu élaborée au travers du rappel historique de l’évolution des techniques et du progrès des communications, soulignant la capacité permanente d’adaptation et d’initiative des populations : parfois guidées par des pionniers déterminés à réussir mais toujours soucieuses de bien faire, s’appuyant sur l’expérience transmise par les anciens et la prolongeant avec inventivité : en un mot Lo Biaïs.

Aussi, dans une période de bouleversements telle que celle que nous traversons actuellement, la Gazette a su tourner son regard vers les forces vives qui, aujourd’hui, portent la réalité de ce dynamisme. Ces personnalités qui ont émergé dans notre environnement servent d’exemple au travers de leurs initiatives innovantes, de leur attachement à la qualité de vie des hameaux et villages, de leur jeunesse.

Un tel “portrait“ du terroir et des populations qui y vivent et le “cultivent“ a trouvé sa définition dans ce terme, Lo Biaïs, issu de la langue d’oc. 

Bénéficiant d’un exposé complet des qualités et usages traditionnels que recouvre ce concept (plusieurs articles y ont été consacrés), la Gazette semble avoir proposé un argument à la communication en faveur de la “Montagne“ : en effet, l’originalité —sinon l’incongruité— de ce mot pourrait être facilement utilisée comme base d’un “logo identitaire“ :

  • le terme est court (deux syllabes seulement) et bien balancé dans sa prononciation.  
  • Le concept qu’il recouvre forme la base de la promotion d’un territoire habité et de la qualité de vie de sa population,
  • La richesse de ses espaces naturels et cultivés bénéficient de savoir-faire traditionnels toujours en vigueur.
  • Enfin —et c’est loin d’être négligeable en termes de communication— rares sont les territoires dont une campagne de promotion et d’appel se manifeste autour d’une pratique de vie de ses habitants résumée en un mot.

L’invitation à connaître la “Montagne“ passerait alors par l’intrigante proposition de découvrir ce que cache Lo Biaïs 

un terme générique recouvrant la qualité de la nature (et les dispositions prises pour l’apprécier), l’hospitalité de ceux qui l’habitent et la cultivent, leur savoir-faire hérité du labeur de générations et une inventivité prometteuse d’avenir. Enfin la qualité de vie qui en découle dans ce territoire privilégié et authentique.

JACQUES CARAYON (dont l’entreprise familiale est implantée sur Viane-Gijounet)

J’ai lu comme toujours dès réception la gazette, toujours avec plaisir … mais aussi beaucoup de tristesse car vous y confirmez bien que c’est la dernière … sous cette forme … ce qui me laisse de l’espoir !

Que dire de toutes ces gazettes ?

Que je croyais connaître mon pays natal (Né à Viane dans la chambre de ma mère le 1er juin 1947) tel n’étais pas le cas !

Si effectivement je connais la vie contemporaine, j’ai découvert des personnages courageux, intrépides qui bien qu’aimant leur pays sont allés partout en France et pour certaines au-delà des mers pour y créer et développer des activités très importantes.

Ils ont fait preuve de beaucoup de biaïs pour démarrer leurs activités.

Ils sont tous revenu au pays sur leur vieux jours, ce qui prouve leur attachement.

J’y ai aussi appris bien des choses sur les communes, les guerres, la résistance, l’activité agricole commerciale et industrielle et bien d’autres choses, que du plaisir !

J’en viens au biaïs.

J’ai toujours connu ce mot et ce qu’il voulait dire.

Si mon père à Viane en a toujours fait preuve, je dois dire que c’est chez mon grand-père maternel Hippolyte Carayon, à Saint-Pierre de Trivisy, où j’ai appris sa mise en œuvre !

Ce grand-père était ferblantier et forgeron, très près de la nature.

Il était né à Moncouillou (Montroc) dans une famille de sept enfants.

C’est bien auprès de lui que j’ai développé mon biaïs, dont il faisait abondamment usage.

Et c’est aussi à Saint-Pierre ou j’ai appris le patois que tout le monde parlait. 

Bien évidemment, mon père qui a mis toute son énergie à développer l’entreprise avec succès me disait que je devais être plus tard un « ingénieur » comme ceux qu’il côtoyait aux « Ponts et chaussées » !

Tel n’a pas été le cas !

Mal orienté dès la sortie du petit séminaire de Pratlong, j’ai suivi un enseignement technique puis comptable.

Je n’ai donc pas fait à mon grand regret Polytechnique !

Mais je qualifierai de « Pluri technique » celui reçu, classique au départ à Pratlong, puis technique aux Pépins à Castres et comptable ensuite au cours Pigier !!! 

Cette analogie pour rigoler un peu !

J’ai intégré l’entreprise en 1964, à mes 17 ans, j’en ai pris la direction en 1979 lorsque mon père à été malade (hépatite non A non B, c’est ainsi qu’elle était désignée à cette époque)

J’ai continué à la développer : Mazamet, Albi, Castres, Port-la nouvelle, Perpignan, après : Viane, Gijounet et surtout Saint-Pons.

Arnaud qui m’a succédé à la direction continue le développement, et aussi l’internationalisation : 

Espagne : Promotion immobilière

Allemagne : participation dans un armement maritime de douze navires, ciment, carrier BALTRADER

Luxembourg : Immobilier

USA Floride : Sociétés prenant des participations dans le rachat, la mise à niveau, la location et la revente de gates community 

Donc, je peux dire que j’ai fait preuve de biaïs dont toute ma vie, et cela m’a beaucoup aidé.

Je pense que jeune pour assimiler le biaïs il faut beaucoup d’humilité.

C’est probablement ce qui s’est perdu ces dernières décennies.

Nos adolescents d’aujourd’hui disposent de smartphone, qu’ils utilisent avec beaucoup de dextérité, grâce auquel ils croient pouvoir « tout savoir »

Je suis moi-même utilisateur (et admiratif) de ces techniques qui m’aident beaucoup.

Mais elles ne rapprochent pas les êtres humains, conduisent à l’individualisme et à l’absence de solidarité !

C’est le contraire d’avant, ou le biaïs venait tout seul par le manque de moyens, l’exemple, devoir toujours être occupé, sans moyens de distractions !

Je suis bien d’accord avec vous.

Et je vous rejoins sur la création de modules « débrouille »

C’est une très bonne idée.

Je crains toutefois que nous manquions « d’enseignants » surtout dans les années à venir !

Voilà, ce que je peux dire, si des idées me viennent je vous en ferais part.

Merci encore pour tout ce que vous avez fait et faites encore pour nous.

GUY SENAUX

 Quel idée de génie tu as eue de créer cette bible savante ouverte à tous les autochtones des Monts de Lacaune et leurs descendants. A travers tous ces articles bien présentés, personnels et authentiques, montrant l’importance de l’intelligence pratique, les propos d’antan de mes parents et grands-parents de Barre et de Moulin-Mage ont refait surface, les faisant revivre. C’est vraiment un immense patrimoine culturel, une encyclopédie du monde rural que tu laisses à tous les jeunes et moins jeunes. Certaines bibliothèques municipales et nationales, certains médias comme France Culture, devraient les proposer à leurs visiteurs ou auditeurs. Et je ne peux que te remercier de m’avoir encouragé à faire un CD des souvenirs de ma mère Marguerite Lasaires/Senaux, (Grand Prix du Patrimoine de Rieumontagné 2018) parlant de la vie au début du siècle à Barre. 

Amitiés avec le souvenir de mon frère Ghislain au Lycée Jean Jaurès.

MICHEL BASCOUL (retraité de la société ORANO, secrétaire de l’association J’aime Narbonne)

C’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je lis et relis les gazettes dont vous êtes le rédacteur principal et sans conteste l’instigateur et le créateur.

Il est fort dommage que personne à la montagne ne souhaite reprendre le flambeau, nos jeunes doivent prendre conscience de la nécessité de poursuivre votre œuvre que vous avez su ouvrir aux autres et les faire participer à tant de personnes.

Vous avez su mettre en valeur l’histoire de cette région de montagne, éloignée de la civilisation des grandes villes et qui a du se battre pour occuper la place qu’elle tient aujourd’hui.

Cette dernière Gazette sur le BIAÏS en tant que beaucoup final aura une portée historique pour la montagne.

L’ingéniosité et le bon sens que vous donnez à ces hommes et à ces femmes de la montagne sont deux qualités très importantes qui leur ont permis de mieux réussir dans la vie en améliorant considérablement le quotidien, en diminuant l’effort physique permettant ainsi de progresser et de rendre meilleure leur vie quotidienne.

Cette ingéniosité qui leur vient de leur expérience implique la capacité de trouver des solutions créatives à des problèmes simples et mais aussi parfois complexes, tandis que le bon sens leur a permis d’être en capacité de prendre des décisions judicieuses et aussi pratiques en fonction des circonstances.

Ils ont su de tout temps combiner ces deux qualités, pour  résoudre efficacement les problèmes qui se présentaient à eux et prendre des décisions éclairées qui leur ont permis d’atteindre les objectifs qu’ils recherchaient.

Tout ceci a souvent nécessité de la réflexion, de la planification et de la persévérance, et de toute évidence cela a été très gratifiant pour ces hommes et ces femmes.

En fin de compte, l’ingéniosité et le bon sens dont sont dotés ces gens qui vivent en milieu rural, personnes très éloignées des concepts de la vie des grandes villes ont des compétences qui ne demandent qu’a être développées et améliorées avec le temps et la pratique.

En gardant l’esprit ouvert et en cherchant constamment à apprendre et à grandir, ils ont su devenir de plus en plus ingénieux et ont su adapter leur pratiques tout en faisant évoluer ingénierie.

Nous pourrions penser qu’à l’heure actuelle, le machinisme agricole peut, par une simple anticipation des choses, avoir réponse à tout, les actes techniques ayant été prédéterminés et réalisés par l’ingénierie. Mais, c’est aux utilisateurs que revient le mérite de la créativité car ce sont eux qui en ont donné l’impulsion. Si la science et la technologie prétendent avoir réponse à tout, ingénierie doit être à l’écoute de ces utilisateurs qui ont chacun des applications spécifiques, les standards ne peuvent donc pas répondre à toutes les applications.

Ces gens de la terre qui ont du BIAÏS permettent en permanence de faire progresser le front des innovations car c’est bien eux qui ont les besoins et qui sont à l’origine de ce processus de progrès.  

Et en gardant l’esprit ouvert et en cherchant constamment à apprendre et à grandir, ils sont devenus de plus en plus ingénieux et sage dans leur vie personnelle et professionnelle.

Merci Robert pour tout ce que vous avez fait et ce que vous faites encore pour ce pays que vous aimez énormément.

JOSEPH GARENQ (ingénieur agricole retraité,  natif de Paillemalbiau)

Bien entendu j’adhère et partage la sensibilité au biaïs qui a nourri notre jeunesse.

Une multitude d’exemples sont toujours dans ma tête.

Basique « pour émonder les frênes et faire des fagots, tu dois couper les branches à la base dans un mouvement de bas en haut »

Plus global « Ecoute bien les gens autour de toi mais surtout regarde ce qu’ils font! »

J’ai été marqué par la solidarité entre paysans. A Paillo, mon père a toujours agi en bonne entente avec nos voisins. Quand Rémi s’est fracturé la colonne vertébrale, mon père à demandé à Marinette « tu as des sous? » « Oui on a vendu un veau la semaine dernière ». Nous avons fait les foins d’un pré à l’autre, sans distinction de propriété. Remi venait nous voir au moment de la sieste rituelle à l’ombre, il ne prononçait jamais le mot « merci » mais il était dans son regard. Plus tard je me souviens les avoir vus assis su un talus à la Grange de Paillemalbiau, visiblement satisfaits, ils venaient de se répartir les parcelles de cette propriété qui était en vente pour faire une offre 50/50.

Avec Maurice et Justin Manibal, célibataires, le Lanz a moissonné, labouré sans distinction de limites ni échange de monnaie.

Pour répondre plus précisément à ta question, ce que tu as fait, via le biaïs, est important pour la conscience collective d’un pays à priori ingrat qui recèle des potentialités humaines de tous ordres, y compris la qualité d’accueil aux étrangers.

Attrait touristique ? Je suis mal placé car je « monte » de plus en plus rarement.

Deux témoignages cependant sur le climat humain. Mes amis agros reçus en 2009 avaient été impressionnés par la simplicité des gens et l’importance de l’Associatif. Plus récemment, la petite fille d’un grand ami, étudiante Veto, a fait plusieurs stages à Lacaune et projette une installation. Sa mère découvrant Lacaune a été chaleureusement accueillie.

JEAN-LOUIS BOUSQUET

Natif du Soulié en 1943, je suis devenu lyonnais de puis 1966, je reviens dans ce qui reste de ma famille  3 ou 4 fois par an mais je reste informé sur ce qui se passe dans la région et  la gazette des monts de Lacaune, découverte il y a une  dizaine d’années, m’intéresse particulièrement .Vous aviez prévenu de son arrêt et nous arrivons a la fin d’une bonne histoire. Merci beaucoup pour cette revue, j’espère qu’elle restera archivée avec le blog pour que nous puissions revenir sur ces numéros passés.

Nous sommes venus plusieurs fois au musée de Rieumontagné et en août dernier, avons fait le tour de Payrac.

Encore une fois merci pour tout ce que vous avez fait et que vous réalisez encore maintenant …

XAVIER GRENET (ex chargé de la gestion des cadres à Saint-Gobain)

J’ai cru l’avoir lu déjà et le reconnaître, mais j’ai sincèrement une fois encore beaucoup apprécié votre article sur le biaïs. Goûté aussi, presque avec un rien d’émotion, votre introduction à cette dernière formule de la gazette que vous avez initiée en 2017. Et cette affirmation que je partage pleinement et qu’il est – ou serait – si important d’adapter au management de nos grandes entreprises : « Les collectivités publiques peuvent construire des bâtiments, faire des chèques, ça ne crée pas la vie ! Ce sont les hommes et les femmes du territoire qui expriment sa vie ».

RÉMI LACOMBE (ingénieur des mines, actuellement aux USA et fils de Raymond Lacombe, ancien président charismatique de la FNSEA qui fut éleveur aveyronnais)

Bonjour Robert, Je lis attentivement ta gazette. Très intéressé d’en savoir plus sur le biaïs. Merci pour la référence à mon papa. 

Je serais de passage au pays cet été brièvement pour voir ma mère.  Malheureusement, je me suis converti au calendrier américain en Californie et les vacances sont courtes. 

J’espère pouvoir décélérer dans quelques années du rythme de la Silicon Valley.

Encore merci pour ton service auprès de diverses communautés !

DOMINIQUE POIROUX (président d’Healthyinvest, ex-responsable de Danone Nutrition spécialisée)

Merci cher Robert pour ce partage ; ton article sur le Biaïs est très inspirant (et j’ai essayé de me souvenir de notre première rencontre, et de ta façon de tester mon attention aux autres, et mon esprit de débrouille…), et la mise en perspective philosophique par Victor Malzac épatante (j’ai découvert qu’Ulysse était un poly…biaïs) ! J’espère que tu as réussi à faire travailler les jeunes ingénieurs élèves du Corps sur ce sujet ; je me souviens de notre thème de promotion, « les rites dans l’entreprise », et j’avais aimé cet exercice de découverte de la vie en entreprise, pendant les deux années de stage, sous un angle aidant à la prise de recul, de façon assez Platonicienne finalement ; mais as-tu proposé un jour un thème de promotion « à la découverte du Biaïs en entreprise » ?

Tu seras sans doute surpris, mais ce thème m’évoque aussi fortement ma découverte de la culture chinoise ; pendant mes 4 ans à Shanghai, j’ai pris de nombreux cours de chinois, mais comme la tâche était immense, j’ai un peu rusé : je me suis intéressé aux Cheng Yu, ces innombrables proverbes dont les chinois raffolent ; cela me permettait de faciliter mon effort- en sélectionnant quelques Cheng Yu, que je pouvais citer de mémoire dans une conversation, et de maximiser mon impact relationnel- la citation d’un Cheng Yu adapté à une situation que l’on est en train de vivre avec un chinois illumine son visage, déclenche un rire complice, et permet de faire passer un message de fond. Et ces Cheng Yu sont bien souvent des petites maximes de « ruse de l’intelligence et de l’expérience », de Biaïs en somme ; et l’un des plus célèbres en Chine est « Shi Ban Gong Bei, Shi Bei Gong Ban » (un demi-effort, cent succès ; une centaine d’efforts, un demi-succès), qui m’évoque les conversations des anciens de ton pays, qui savent qualifier les « biaïs » et les «biaissut » ; je te joins le texte de la séance de l’Ecole de Paris du management de mon retour de Chine, j’y raconte quelques situations managériales et leur mise en perspective via les Cheng yu (et autres citations de François Jullien, éminent sinologue).

Ma réponse :

J’ai bien aimé ta réponse en particulier sur les proverbes

Dès que j’ai été élu conseiller général je faisais le tour de mes administrés et pour expliquer une situation, ils me citaient un proverbe en occitan qui avait le mérite, comme pour les Chinois de planter le décor, et moi, ressentant que c’était une mine pour la description d’une civilisation qui allait s’éteindre, je notais les proverbes et un jour je les ai publiés. Les voilà

Donc face à la Chine qui va dominer le monde, il serait urgent que les dirigeants de ce pays retrouvent le chemin du biaïs.

BERNARD CABARET (camarade de promotion, ancien directeur général de la Lyonnaise des eaux)

Je suis admiratif devant cette page d’anthologie que je n’ai pas encore entièrement lue car elle exige une attention de la part du lecteur et maintenant je vais lentement..

Il faut que, à partir de ce document, que tu fasses un livre qui exposerait comment la philosophie explique  très bien les comportements sociaux individuels et collectifs au fil des siècles…

Je suis triste d’apprendre que tu arêtes la Gazette mais on se reverra  à Paris.

PL FRANÇOIS (président du directoire d’Atlantic)

Merci Cher Robert pour ce «dernier» et en tout cas très riche numéro de la Gazette. 

Je peux témoigner que ces dernières années la lecture de la Gazette m’a soutenu dans mes moments de confusion et de doute. 

ARTHUR HAMON (membre de la famille Gaujal, propriétaire de Narulle)

Merci pour cette gazette sur le biaïs. Je pense souvent à ta phrase : « à Paris, les gens essayent d’avoir l’air plus malin qu’ils ne le sont, alors qu’à la campagne les plus malins essayent de ne pas le laisser paraître ».

J’avoue l’avoir parfois laissé dans ma boîte mail cette gazette – mais je voulais te remercier pour tous les souvenirs que son affichage dans ma boîte mail faisait affluer. Ces souvenirs d’enfance à Narulle, peuplés des histoires de ma grand-mère qui était la mémoire et le pilier de notre famille.

JEAN-PAUL MACHET (professeur de gestion à l’École de Management de Lyon)

Je viens de lire avec beaucoup d’intérêt et d’émotion le dernier numéro de votre Gazette dans sa version 2017.

J’ai bien sûr particulièrement apprécié le passage dédié à votre enfance et à vos apprentissages. Merci pour cette présentation complète du concept de BIAIS et son analogie avec la métis d’Aristote.

Les habitants du pays des Monts de Lacaune peuvent vous remercier pour ce que vous avez fait de cette Gazette : un témoignage, un enseignement, une trace, un souvenir, une référence, un modèle de pensée, d’attitude et d’action, une riche contribution, une ambition, et aussi en synthèse un objectif de vie.

Le Savoyard a beaucoup aimé votre Gazette et ce qu’elle représente comme richesse de Civilisation. Merci.

DOMITILLE LEGRAND (élève en dernière année à l’École des mines de Paris)

Bonjour Robert et merci pour cette gazette ! Je suis complètement d’accord sur ce point. La fierté est un facteur majeur qui pousse le développement local. 

Le premier exemple que j’ai en tête est les Ardennes. En novembre, nous avons accompagné, avec la promotion, des maires de petites communes. Pour ma part, j’ai accompagné le maire de la commune appelée « Bairon et ses environs ». C’est un maire qui est également président de la communauté de commune, et agriculteur. Selon lui, dans les Ardennes, le plus difficile pour attirer et dynamiser le territoire est de recréer une identité au collectif qui habite ce territoire. Les Ardennes sont un cas particulier puisqu’au cours du XXe siècle, les destructions successives de cette région n’ont jamais véritablement permis un essor d’une culture territoriale partagée. Ainsi, contrairement à d’autres régions très fières comme par exemple la Bretagne d’où tout le monde se revendique, peu de monde se revendique Ardennais. 

Un autre exemple est le travail de mémoire sur la réindustrialisation des territoires. Nous avons identifié la fierté comme essentielle pour la reprise des activités industrielles. D’où l’importance de valoriser les savoir-faire et l’histoire locale. Cela contraste aussi beaucoup avec le discours national où l’on a l’impression que le gouvernement tire la réindustrialisation. S’il y a réindustrialisation, c’est plutôt que les territoires s’organisent pour l’accueillir avec succès !

Je trouve que cette Gazette illustre très bien la fierté du territoire des monts de Lacaune, par la mise en avant de sa culture lors des fêtes. En effet, le biais, mis en lumière par la fête du Biais, semble structurer la fierté locale. On le voit sur les images où les jeunes viennent s’intéresser aux savoir-faire des adultes. La transmission intergénérationnelle est importante pour entretenir la fierté d’un territoire. Cela fait partie de l’apprentissage du biais ! Les modules de débrouille, les fêtes, les voyages ou immersions sont autant d’opportunités de transmettre ce biais et montrer la fierté des territoires. La Gazette est très intéressante ! (tout comme les vidéos auxquelles elle fait référence, notamment les archives de l’INA).

Par ailleurs, pour rebondir sur la théorie du biais et la philosophie éthique d’Aristote, je trouve que l’humain est souvent sous-estimé… cela me fait penser à un article écrit par Armand Hatchuel aux mines sur l’ingénieur. Je trouve cet article très inspirant. Il montre qu’un ingénieur a des fonctions critiques, créatrices, mais surtout sociales.

En tout cas, l’apprentissage passe aussi par le compagnonnage comme vous le faites ! « Le dépassement de soi, l’attention portée aux autres, le biais ». J’espère être à la hauteur des enseignements ! 

HYPOLITHE DE VIVIES

Merci pour l’envoi de cette toute dernière édition de la Gazette. C’est avec beaucoup d’émotion que je l’ai parcourue. L’idée d’en garder une trace numérique via le blog va permettre sa transmission pour les nouvelles générations. 

Je mesure depuis que j’y suis abonné à quel point elle est importante afin de faire vivre les traditions populaires et cultiver la fierté de notre territoire. 

Bravo à vous et à Pierre pour ce travail minutieux très impressionnant. Longue vie aux Monts de Lacaune et au Biais !

JEAN-RÉMI CAUQUIL (J’ai terminé sa carrière au plus haut niveau d’EDF, comme conseiller international de François Roussely, patron d’EDF. D’ailleurs deux mentors pour moi: outre ce dernier, Philippe Dessertine, pour l’avoir initié à la finance de marché et  son élégance intellectuelle. 

Cela m’a conduit à avoir une passion pour l’interculturel  et la négociation internationale. Aussi une satisfaction d’orgueil  assumée : un portrait des Echos me définissant comme « L’occitan global » : j adore ce concept  !

J’ai une passion professionnelle : la création et la défense de l’entreprise, de ses valeurs de liberté, d’autonomie, de responsabilité. Toutes mes valeurs paysannes et de parcours se retrouvent dans la prise de risque, l’énergie de faire. J’ai créé en 2014 une société de conseil aux dirigeants de PME pour le financement de leur croissance., spécialisée sur le financement du haut de bilan.)

Je ne crois pas que quelqu’un ait jamais fait autant que vous pour réveiller, creuser, conserver et valoriser l’esprit et la culture de nos montagnes. Avec l’équipe qui vous accompagne bien sûr, mais avec votre aiguillon.

Lutter contre l’entropie dominante et l’effacement des mémoires : combat perdu d’avance ? Probablement, mais La Gazette, quand on est souvent très loin du pays comme je l’étais, c’était un moyen de dépasser une certaine « saudade », de revenir vers un essentiel, de me recentrer loin du divertissement et des vanités de l’industrie et du commerce, des chemins de la globalisation qui m’ont finalement ramené à mon Ithaque lacaunaise. 

Alors j’ai, bien sûr, un sentiment mêlé au moment où la Gazette tire sa révérence, mais la fierté de partager ces valeurs paysannes avec vous et d’autres l’emporte ! Un grand merci pour votre œuvre! 

AIMÉ BALSSA (président de la Société culturelle du Pays Castrais)

Comme vous me le proposez, je fais quelques commentaires sur la dernière Gazette 

– Cent fois d’accord sur votre introduction : notre société manque souvent de « bon sens » et notamment ses élites peuvent en être totalement dépourvues. Mettre en avant le « biais » me paraît être une bonne chose.

– Néanmoins, un problème se pose sur l’orthographe même du mot, si l’on veut mettre le concept en avant. J’ai en mémoire la perplexité de mes amis de la Revue du Tarn : faut-il renoncer à l’orthographe occitane, sans tréma, au risque de voir une prononciation biais à la française ? Pourtant, on retrouve quelque peu le sens dans le verbe biaiser « au sens figuré, user de finesses, employer des moyens détournés ». Mais avec une connotation assez péjorative. Alors, faut-il écrire biaïs comme vous le faites ?

– Le biaïs n’est pas une notion caractéristique des seuls Monts de Lacaune, mais de toutes les régions pauvres. Je me souviens des propos de ma grand-mère aveyronnaise jugeant avec sévérité un voisin « A pas cap de biais ! » Suprême injure. Je me souviens aussi de mon grand-père, toujours prêt à faire des tas de choses avec rien.  Alors, peut-on faire du biais un élément du patrimoine propre aux Monts de Lacaune ? Pourquoi pas ? L’Aude n’a-t-elle pas fait du catharisme (qui, selon JL Biget, n’existe pas !)  un élément essentiel de son patrimoine touristique.

J’ai relu maints exemplaires de la Gazette (et du Blog) et j’ai noté la part prépondérante que vous preniez dans sa rédaction. Sans en nier l’intérêt, ne s’agit-il pas plutôt d’un hobby de Robert Pistre ? Ceux-ci ne font-ils pas double emploi avec les publications du CRPR ? Certes, le moyen, plus moderne, a amené quelques contributions nouvelles, mais assez peu, a simplifié le formalisme. Cela suffit-il ?

Mon commentaire : Merci de votre réaction

Sur l’orthographe, avec Rémi Chabbert vous avons opté pour LO BIAIS sur la couverture de la Revue du Tarn.

Bien entendu, vous n‘avons pas le monopole dal biais. C’était un réflexe de défense des zones pauvres. Si j’en parle c’est que ce concept tend à être mis de côté dans le cadre d’un rejet de nos origines, qui est un marqueur de notre époque. Quoiqu’il en soit, c’est un concept éternel pour quoi que l’on fasse !  J’ai la joie d’avoir une petite-fille de 16 ans et qui est, depuis toute petite, une boule de biais. Ainsi un jour elle me demande l’aider à faire quelque chose et pour m’encourager, elle me dit « Je te dirai si tu as du biais ! » Pas de problème, elle a bien intégré le concept.

Sur le plan touristique, c’est de l’attractivité d’animations portées par les habitants et basées sur le bais, comme la fête des battages, la foire des agriculteurs, les animations de Payrac, etc. Et en même temps, la préparation et la tenue de ces manifestations sont autant de leviers pour entretenir la vie associative.

Évidemment la Gazette était dans la proximité intellectuelle du CRPR avec une différence de forme, la Gazette parle de l’actualité, et une différence de forme, en intégrant des éléments audiovisuels.

CHRISTIAN CALAS (retraité Collège de Lacaune)

Que dire de ta dernière Gazette, sinon qu’elle complète et résume toutes les autres ?

Tu as si bien défini le sens du « biaïs« , avec plusieurs synonymes flatteurs, que de plus en plus de nombreuses personnes de notre territoire l’emploient à présent pour vanter les mérites de quelqu’un.

Avoir du biaïs est une reconnaissance pour de petites gens qui n’ont pu faire d’études poussées mais qui se sont rattrapées par un bon sens aigu et une débrouillardise hors du commun pour gérer leur parcours professionnel. C’est très gratifiant pour elles d’être reconnues comme « biaïsudes« .

Bien sûr, je ne peux que te féliciter pour ton action, pour avoir faire revivre le passé, pour accompagner le présent de notre pays et faire re-connaître nos hommes ou femmes les plus « biaïsuts« .

JACQUES FIJALKOW (président des Amitiés judéo-lacaunaises)

Comme je te l’ai toujours dit ou manifesté, je suis un inconditionnel de la Gazette et j’ai été désolé quand tu as dit que tu l’abandonnais. Tu indiques des entrées latérales, mais bon…Pourtant tu ne manques pas de biaïs…

Je travaille d’arrache-pied au bouquin que je fais avec Eliane sur les Juifs dans le Tarn pendant la guerre, avec le souci de voir et de montrer comment ils ont fait pour affronter ce qui leur situation. Je rencontre au passage, mais ce n’est pas mon sujet et je glisse, des échos de l’aide qu’ils ont reçue des habitants et moult témoignages de l’absence quasi totale d’antisémitisme dans le coin. On Nnest pas à Paris ! C’est tout autre chose.

J’ai environ 60 témoignages soit presque autant de familles et nous épluchons méthodiquement tout ça. Dans les 60 il y a le témoignage de Monique Frydman que j’ai fini par retrouver. 

Quand tu liras ce livre (dans un an ?), tu seras étonné de  la reconnaissance qu’expriment de nombreux témoins envers les habitants et qu’ils justifient dans le détail. Ça te fera chaud au cœur, comme ça m’a fait chaud au cœur. 

HENRIETTE SCHOENDOERFER (magistrate en retraite, d’une famille qui des liens avec la commune du Bez)

Merci pour cette gazette des Monts de Lacaune et l’air du pays qu’elle transporte avec elle. Merci pour tous ces articles sur le biaïs qui m’ont d’autant plus intéressée que j’avais souvent médité, je n’oserais pas dire philosophé, sur ce que dans ma petite tête je qualifiais « d’intelligence matérielle » d’un monsieur, cantonnier de profession, qui nous a beaucoup aidé pour toutes sortes de choses aux Cabanes, il savait tout faire et prendre les choses par le bon bout et on pouvait avoir, on peut toujours d’ailleurs, avoir avec lui une véritable conversation sur toute sorte de sujets.

Et puisque j‘en suis aux remerciements, merci aussi de m’avoir fait sortir du coin de la bibliothèque où elle prenait la poussière la petite thèse de ma mère ; Je suis très fière qu’elle ait écrit en 1921, il y a 102 ans, qu’elle avait « la ferme conviction » que la race des brebis de Lacaune inconnue alors de toute le France et très secondaire dans le midi « était appelée à prendre, dans notre élevage ovin régional, un rôle de tout premier plan » ce qui avait motivé le choix de son sujet de thèse.

CLAUDE IMAUVEN (président du conseil de surveillance d’Orano)

À la lecture de tes textes, je me suis interrogé sur le parcours étymologique d’un mot qui d’un sens péjoratif au départ (*bifarius : en biais, oblique, détourné etc.) a conduit à un concept qui traduit une qualité. 

J’en ai conclu que la sagesse populaire a vérifié depuis longtemps que pour aller d’un à un autre, la ligne droite est rarement le chemin le plus court. 

Et comme Mistral doit toujours avoir le dernier mot, tu trouveras ci-après les exemples qu’il donne dans son Tresor dóu Felibrige :

PROV. Acò ‘s soun biais, coume aquéu que bavavo l’a toujour biais de coupa lou fromage.

l’a biais à tout.

PROV. LANO. Qu’a de biais s’en servis,

Que n’a pas ne patis.

GRÉGOIRE POSTEL-VINAY (Mission Annales des mines au conseil général de l’économie)

C’est un beau texte 🙂  Et il est émouvant parce qu’il est évidemment sincère, et parle sans détours, et aussi comme une leçon pour les générations suivantes. 

A part cela, juste un réflexe de celui qui en lit et relit beaucoup : un passage pour moi un peu obscur, sauf si tu veux dire qu’il ne faut pas trop montrer ses talents pour ne pas susciter agacement ou jalousies  » Et pour commencer, il fallait montrer qu’on n’en avait pas du biais ». Sauf qu’ensuite tu donnes des exemples de ceux qui vantent justement le fait d’en avoir, et ont raison de le faire… Ne voulais-tu pas plutôt écrire « Et pour commencer, il fallait montrer qu’on en avait, du biais »?

Aussi, une autre remarque dans la catégorie des leçons de vie « Robert, avant d’attaquer le travail il faut le regarder, bien réfléchir à la façon de le réaliser en forçant le moins possible… Avec lui, la tâche devenait plus facile et surtout moins pénible. Toute ma vie, j’ai appliqué cette méthode. » Certes. Dans les petits livres pour enfants dont on éclairait mes soirées, il y avait du regretté Christophe (l’auteur du savant Cosinus et du sapeur Camembert) l’histoire de Plick et Plock, à qui il arrive toutes sortes de misères, jusqu’à ce qu’ils découvrent la phrase magique « il faut réfléchir avant d’agir ».  C’est un peu du même ordre. Cependant, à côté de ce sage conseil, il y a d’autres circonstances où ce qui importe, c’est le réflexe du marin qui évite in extremis d’un coup de barre la vague qui coulerait son bateau, ou ferle les voiles à temps quand arrive la tempête. Il m’a été donné quelquefois de vivre cela au cours de ma carrière, et dans ce cas, ce n’est pas la loi du moindre effort qu’il faut appliquer, mais la capacité à donner un coup de collier aussi longtemps que nécessaire. Parfois, (après Tchernobyl, par exemple, pour les négociations qui ont suivi à Bruxelles), cela voulait dire écrire jusqu’à 3 heures du matin pour la réunion du lendemain des ambassadeurs, en réaction à un texte surgi le soir même.  Ou lors de négociations sur les aides à Airbus versus celles de Boeing, ou lors de la chute du mur de Berlin, ou pour les réactions après la crise financière de 2008, etc.  Il me semble qu’il y a intérêt à faire cohabiter ces deux sortes de talents, optimiser les moyens pour les constructions complexes et qui prennent du temps, et pouvoir catalyser l’effort nécessaire très vite face à l’imprévu. 

Sur l’attention aux autres, tu as bien sûr raison. Le danger, en particulier lorsqu’on a réussi des études difficiles, est l’arrogance.  L’antidote en l’espèce est me semble-t-il dans l’éducation reçue auparavant, et l’humour.  Et sinon, cela peut venir plus tard, de l’expérience, voire, mais c’est alors dommage, d’un échec.  Tu évoques l’enseignement de ton père, cela me fait songer à l’ultime leçon du mien. Il m’avait fait venir à son chevet ; il avait eu une belle vie, 7 enfants, dirigé une entreprise, était détenteur de deux records du monde dans son métier, dû faire face à des catastrophes aussi.  Nous refaisions le monde, et il nourrissait de vastes ambitions pour moi. Et puis à un moment, il s’est interrompu, et tout à trac m’a dit « tu sais au fond ce qui importe dans la vie, c’est la tendresse. Le reste, n’a pas beaucoup d’importance ». Il s’est tu un instant, comme s’il réfléchissait à n’avoir rien oublié, et a conclu « non, pas beaucoup d’importance,.  » et il a fermé les yeux. Il ne devait plus les rouvrir. 

Dans un tout autre registre tu écris « On pourrait aussi favoriser, dès la troisième, des jobs d’été sur une partie des vacances et les faire parrainer par un Ancien qui permettrait au jeune de mieux progresser. » Oui. Et avant la troisième aussi. Le scoutisme peut servir. Mais aussi des initiatives comme ce qu’a lancé Cedric Javault avec « aventure scientifique », désormais nommé Telligo. Par ailleurs, dans le cadre du conseil national éducation économie où je représentais le ministère de l’économie, nous avions lancé avec Muriel Pénicaud, en accord avec le patronat et les syndicats du MEN (ce qui n’était pas gagné au départ) des échanges plus nourris entre les élèves du secondaire et les entreprises. Cela a été plus ou moins foutu en l’air quelques années plus tard par Mme Najat Vallaud-Belacem, ce que je déplore…et n’a pas été repris par ses successeurs, le CNEE ayant entretemps été coulé (sauf les campus des métiers et qualifications, qui restent je pense une bonne initiative, même si sa gestion est perfectible). 

L’appel à constituer une force pour rendre ton voisinage attrayant me paraît une excellente initiative, qui allie plusieurs bonnes idées : l’union fait la force, et on atteint ainsi une visibilité meilleure. Les évènements en question créent un rythme, et des rites, qui permettent de s’améliorer d’une année sur l’autre. L’ensemble tout en comptant sur les forces locales est ouvert à l’extérieur et peut s’en enrichir.  Trois bonnes idées, donc, à laquelle on pourrait rajouter une quatrième : si la France reste la première destination touristique du monde, deux phénomènes s’y ajoutent : 80% des touristes étrangers (environ 83M/an) vont dans 20% du territoire. Et d’autre part, les Français sous la pression de l’inflation et de ses effets sur le pouvoir d’achat redécouvrent leur pays, le tout aboutissant à une certaine saturation des zones touristiques traditionnelles. Face à cela, l’Etat et les collectivités locales s’organisent : le premier, pour tenter de faciliter le tourisme hors zones classiques, les secondes, parmi celles qui sont surchargées, en limitant un peu les accès, et pour celles qui ne le sont pas, en faisant valoir leurs atouts. Ton initiative rentre dans la 3ème catégorie, et mérite qu’on en dise du bien… Peut-être pourrais-tu le mentionner à Caroline Leboucher, qui dirige Atout France?  D’autre part, la France aura de plus en plus besoin de bois (j’ai un numéro des Annales qui sortira à ce sujet l’an prochain, mais il y a déjà beaucoup de littérature appropriée) , qu’il s’agisse des usages énergétiques, pour la construction, pour l’ameublement, pour le tourisme, pour la biodiversité, etc. Et la moitié de son massif forestier n’est pas exploitée, pour toutes sortes de raisons. De plus il faut anticiper l’évolution des essences à planter pour répondre au réchauffement.  Tout cela fait que ton idée de lancer un évènement récurrent sur les forêts les hommes et le bois est excellente, et trouverait certainement des échos favorables pour la soutenir. 

Le texte de Victor Malzac et sa leçon de normalien sur Platon et Aristote surprend un peu dans cette gazette, eu égard à la différence de style.  Même s’il reflète bien ton attention à la métis, il est une démonstration peut-être un peu à la serpe, des différences entre les deux philosophes. Par exemple, tout en appréciant son analyse, je trouve qu’il tranche un peu vite en présentant Platon comme un intellectuel froid.  » L’homme est avant tout un animal social » (Politique), qui insiste sur le fait que nous ne sommes pas seuls » oui certes, et il aurait put insister aussi sur la φρόνησις, cette forme de prudence et de souci de l’équilibre, de sagesse pratique, qui est très présente dans Aristote. Mais il rajoute  » (ce qu’avait tendance à oublier Platon)  » , et là, non, pas vraiment. Relire « le banquet » ?  ;  ton normalien ajoute « et qu’il est important, chez quelqu’un d’éthique, de savoir bien se comporter avec les gens qui nous entourent. » oui certainement. Mais si la « République » de Platon donne en effet un rôle prééminent aux philosophes pour la diriger, elle n’en émet pas moins elle aussi des règles de vie commune, pour tous…

Ce qui ramène en fait à un philosophe beaucoup plus récent, Emmanuel Lévinas, dans son petit ouvrage sur la tolérance. La prudence aristotélicienne y conduit. Mais il faut aussi savoir mettre parfois une limite, dire ce qui est intolérable. Et là, peut être parfois Platon est-il aussi nécessaire qu’Aristote.  Ou en tous cas, ce qu’écrit Lévinas à ce sujet. Alors que nous revenons après 70 ans de paix, au moins en Europe, vers des temps plus barbares, il faut savoir aussi se dresser contre l’intolérable…

HENRI MAS (retraité de la police, originaire de La Dévezole)

Mon commentaire général sur l’ensemble des Gazettes.
Irremplaçables Gazettes ! La dernière citée, comme toutes les autres si l’on aime le pays, si l’on a du plaisir à le découvrir ou, si, venant d’ailleurs, on y recherche un accueil. 
Je n’ai jamais connu dans nos cantons une telle chronique, proche des acteurs locaux, mettant en évidence leurs activités et tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, fait vivre le pays. 

Qui mieux que Robert, auteur et rédacteur des Gazettes pouvait nous parler et donner la voix à tous les leaders économiques, aux élus, à ceux qui œuvrent dans les associations de notre attachante montagne et à proposer, par des interviews de spécialistes de divers sujets, des clés de compréhension ? Et qui, mieux que Robert, pouvait nous parler du biais, cette composante du caractère des gens de chez nous ? La réponse se trouve, bien évidemment, dans ces questions. Enfant du pays, j’adhère totalement à l’idée de faire du biais un élément de notre fierté et d’utiliser ce concept comme élément d’attraction touristique.

ALAIN LÉVY (ancien bibliothécaire de la ville de Castres)

Ce n’est pas sans une pointe d’amertume que j’ai pris connaissance de l’arrêt de parution de La Gazette tant je m’étais habitué à la lecture de son contenu enrichissant, même si l’existence du Blog maintient la flamme.

Que dire en quelques lignes d’une revue qui a eu le grand mérite d’affirmer ce que l’enracinement a d’authentique tout en ne l’enfermant pas dans un particularisme étroit.

De toutes les aptitudes que recèle le biais, il en est une : le savoir-faire qui se complète par le faire-savoir. Sur ce point, je me permets d’émettre un souhait : Que tous les articles publiés par la Gazette depuis 2017 puissent être, en raison de leur intérêt, retrouvés avec leur référence dans un catalogue récapitulant par ordre alphabétique les noms des auteurs et surtout les sujets (appelés « mots matières » dans le jargon des bibliothèques). C’est un travail de dépouillement certes un peu fastidieux mais qui rendrait de grands services au plan de la recherche documentaire. En écrivant ces lignes, la mauvaise conscience me gagne car ce type de tâche correspond à ce que je me suis efforcé de faire ou de faire exécuter au cours de ma carrière. Logiquement je devrais te proposer mes services mais étant accablé de travaux qui me prennent trop de temps, je ne vois pas comment je pourrais mener à bien cette mission.

En terminant, je veux te dire combien la lecture de La Gazette m’a été profitable et agréable. Et te savoir gré d’avoir aussi bien œuvré pour mettre en valeur l’identité attachante des Monts de Lacaune.

LOUIS COT (scientifique montpelliérain originaire du Fau  Directeur-fondateur de l’Institut Européen des Membranes

Je veux vous féliciter et vous remercier, vous et votre équipe, pour la publication de La Gazette qui nous a permis de rester en lien étroit avec notre pays de cœur. Elle me laisse un excellent souvenir tellement les textes sont vivants et bien présentés.

J’espère que le terme biaïs que vous avez souvent présenté, restera dans l’esprit de nos jeunes ; eux qui vivent une période si différente de la nôtre !

Le recueil des « Dictons et Expressions de nos Montagnes » complète bien le lien; il est un véritable conservatoire de notre culture.

FLORENCE TILKENS-ZOTIADES

Un grand merci pour ce numéro extrêmement intéressant de la Gazette et surtout les articles sur le biaïs et la métis grecque. Cela m’a tout de suite renvoyée à la théorie des climats et plus particulièrement Swift, Pope et surtout Montesquieu et son Esprit des lois : « les différents besoins dans les différents climats ont formé les différentes manières de vivre ; et ces différentes manières de vivre ont formé les diverses sortes de lois. »

Votre article donne envie de monter une série de rencontres sur le thème à Lacaune…

JM CROS

Bonjour. Originaire de la commune de Nages…je lis toujours avec plaisir la Gazette…je suis aussi un très modeste écrivain de poésies (4eme recueil en cours…). Si cela présente un intérêt je peux alimenter un fonds documentaire. 

ROBERT CALAS (natif de Rieumontagné)

Tout d’abord merci pour ton initiative de crééer “La Gazette”, j’ai lu la quasi-totalité des numéros et j’y ai pris grand plaisir.
Concernant cette ultime production, j’ai trouvé très intéressante ta mémoire d’enfant qui a appris les règles de la vie au travers des 4 piliers directs de notre éducation : les parents, les maîtres d’école, les curés et les Anciens. J’oubliais l’armée .

J’ai eu un peu de peine à suivre Platon et Aristote. Si l’auteur pouvait nous produire “un modèle réduit”…

Au plan touristique il faudrait trouver un slogan et panneautage du genre “Ne partez pas, ici c’est le pays du Biaïs”

Bien évidemment l’idée est de faire de notre montagne une terre de bon sens.
Je pense à l’époque des restrictions (que je n’ai pas vécue directement) où le Biaïs a été, mais pas toujours moralement, mis à contribution.

Tu parles des “superdiplômés” mais qu’allons-nous proposer à tous ces jeunes qui quittent le bateau dès les premières difficultés scolaires?

La dextérité des 2 pouces ne suffira pas car il manque courage et motivation. J’ai quelques exemples dans notre entourage. Une vraie école avec, sans option, une formation au Biaïs ?

ARLETTE HOMS

e viens de lire avec un grand plaisir votre biais sur la gazette des Monts de Lacaune. Magnifique récit, j’ai pleuré. En effet, je me suis souvenue dans certains paragraphes des récits de ma mère Yvonne Homs/Maraval, et de mes grands parents du Sidobre/St-Salvy de la Balme. Ils ont vécu tout ce que vous racontez, ainsi que mon père, Homs Germain. DE fONTBLANCHE

 Le plateau du Sidobre granitique 1000mètres a eu aussi comme à votre époque des hivers très froids avec 1 mètre de neige et plus. et à la fonte de la neige, sur les toits des maisons, ma mère me disait que cela  faisait des  sortes de chandelles – las candèlas ou lous candélous. Cela annonçait parfois la fin de l’hiver. Ma mère a glissé sur la glace du sol et coupé l’arcade sourcillère en allant à l’école. Son père lui a cousu l’arcade et elle a continué a aller à l’école. Elle montrait avec plaisir la petite cicatrice presque invisible.

Ma mère, ma tante, mon oncle et tous les enfants des fermes voisines traversaient les bois,  à pieds, 3 km, pour aller à l’école de La Glévade,  sur la route de Bassac, qui venait juste d’être construite, je pense sous Jules Ferry ??? Ils étaient conduits par une tante Marie  Maraval  nommée la première institutrice de cette école. Ils mangeaient à l’école. C’est toute une histoire de la vie autrefois dans les écoles…… pleine de biais.

J’ai écrit (et non publié)  l’Histoire de La Glévade et l’école : CE COIN DE TERRE Où JE SUIS NEE  autour de La Glévade en Sidobre. 

J’arrête mes souvenirs et vous dis BRAVO pour les vôtres. CONTINUEZ

MARIE CASARES (maire de Cambon-et-Salvergues)

Concernant le Biais que dire, vous le dites tellement bien !

Je n’ai rien à ajouter car il me semble que le Biais on l’a ou on ne l’a pas ! c’est inné  il me semble  que cela vient  tout droit du coeur 

les choses on les ressent, on les  voit, on les exprime avec la passion que l’on veut bien lui donner 

le biais je dirait que c’est l’être que l’on est !  on  l’a ou on ne l’a pas 

esperant avoir répondu a votre attente et au plaisir de se rencontrer très prochainement sur nos contrées 

NELLY CARAYON (correspondante de presse)

J’ai lu av‌ec attention le document que vous m’avez envoyé.
Comme le dit un de vos lecteurs, le concept du biais engage à réfléchir.
Vous me demandez de commenter la proposition d’utiliser le concept comme fierté du territoire et comme élément d’attraction touristique.
J’aurais du mal à le faire, pour plusieurs raisons : Si l’on parle des traces d’un passé paysan dans lequel a pu s’épanouir le biais, c’est un monde éloigné du mien et je suis heureuse de savoir qu’il en existe encore des témoignages que l’on peut exploiter.

Il existe sans doute dans le présent et ici des personnes dotées de biais, tels ces enfants qui savent fabriquer du beurre. Il serait intéressant de lancer un concours du biais lors duquel ces biaissuts pourraient s’exprimer.

Dans votre article vous soulignez l’importance de  » l’attention portée aux autres ». Sur ce territoire, nombreux sont ceux qui oeuvrent pour le bien public: les associations et comités sont largement représentés.

L’entraide étroite d’antan entre les membres d’une communauté a été remplacée par la Sécurité Sociale, les caisses de retraite, les soins à domicile etc., je ne m’en plains pas, quel modèle !

Je suis sure que vous avez en tête d’excellentes idées pour faire du biais une fierté du territoire et un élément d’attraction touristique. Veuillez excuser mon manque d’imagination.

Il vient peut-être du fait que les politiques menées ici me paraissent justement manquer cruellement de biais!

J’ai lu avec grand plaisir plusieurs gazettes, notamment l’hommage à Claude Riveline ou encore les articles d’Alain Bucaille.`

Cette réaction est typique de ce que certains pensent. Pour eux, le biaïs serait simplement de connaître les techniques anciennes. Pas du tout c’est un concept aussi vieux que le monde et c‘est pour cela qu’Aristote l’avait théorisé. C’est quelque chose qui concernera les hommes tant qu’il y en aura sur cette terre. Exemple de biaïs de ma petite-fille Eva. Elle se promenait avec sa mère et son frère de deux ans son aîné. Celui-ci traînait et sa mère commençait à s’énerver. Eva avait remarqué que son frère était effrayé par les chiens et, du haut de ses trois ans, elle lui lance : « Léo, il y a un chien derrière toi. » Et Léo de partir comme une fusée !

JACQUES DE LARAMBRGUE (propriétaire de Larambergu et ancien DRAF)

Si mes racines familiales sont dans les Monts de Lacaune, ma connaissance de cette région, de ses habitants, de ses usages et traditions est restée modeste : mes séjours étaient essentiellement estivaux ; mon grand père, médecin qui a pris sa retraite à Larambergue et qui parlait patois, est mort alors que je n’avais que 4 ans, et je n’ai jamais pu y exercer professionnellement (de même que mon père). Il y avait donc quelques chainons manquants. Les Gazettes, découvertes finalement assez récemment, grâce à vous, m’ont beaucoup intéressé et j’y ai retrouvé souvent des explications de situations qui me rappelaient ce que j’avais pu entendre dire dans ma famille, ou des souvenirs de rencontres, d’anecdotes qui prenaient alors sens pour moi.

  Les Gazettes : une réussite, une façon de faire mémoire, d’expliquer le présent, de faire appel au génie créatif. Un grand merci.

  Le biais : je ne connaissais pas le terme avant de faire votre connaissance à Larambergue. Je le trouve très pertinent, alliant la débrouillardise, le système D, la compréhension des situations, une certaine forme d’intuition, une disponibilité d’esprit, etc.

  La société actuelle, en s’urbanisant, perd le contact avec la réalité des choses et s’artificialise : quand j’étais gamin, avec quelques morceaux de bois et de la ficelle, nous fabriquions nos jeux et l’imagination faisait le reste ; maintenant les jouets sont sophistiqués et l’imagination, la créativité ne sont plus stimulées. Même chose en matière de cuisine : les plats tout préparés sont bien souvent les rois (sauf à la maison et j’en suis très heureux), et l’art (le biais ?) d’accommoder les restes disparait…

  Alors je me pose des questions : nostalgie d’un passé qui s’estompe ? Peut-être. Mais aussi perte d’une valeur pédagogique porteuse de progrès et de savoir vivre.

Comment stimuler le biais aujourd’hui ? Il faudrait ne pas seulement mettre en exergue celui d’autrefois, mais aussi recueillir des témoignages contemporains, pour traiter du biais à travers les âges ; peut-être imaginer une vaste enquête, un concours avec des catégories par domaine, pour attirer les exemples contemporains ? 

  Voici rapidement quelques réflexions sur le sujet, en attendant de revenir au pays pour quelques semaines.

Commentaire : oui le biaïs est une nécessité intemporelle. D’ailleurs dans la Gazette, j’ai présenté des acteurs d’aujourd’hui dotés de beaucoup de débrouillardise. La relation au passé très pauvre est là pour rappeler que ceux qui avons grandi au pays, avons cela dans nos gènes.

JEAN-PIERRE et   SYLVIE BRIOT de SALAMOU (récemment implantés à Salamou et impliqués à Payrac)

Dernière GAZETTE, (dommage) mais quelles richesses nous allons en garder !!!

Le « BIAÏS  » fierté de l’homme dans son territoire à faire partager, encore et encore. Rappeler et ne pas oublier cette Humble Simplicité qui élève celui qui en est doté.

 Bon sens, bon BIAÏS

ANNE-MARIE LLORET

QUEL DOMMAGE QUE VOUS METTIEZ FIN A UN FEUILLETON LOCAL QUI VALORISE UN ART DE VIVRE HORS DES SENTIERS BATTUS!
Nous attendions vos Gazettes avec grand intérêt.
J’avais entrepris de faire les portraits de châtelains locaux et leur « vie de château »
mais à part 2 ou 3, certains étaient méfiants, ayant peur des voleurs qui auraient été
informés sur leur patrimoine  par l’entremise de votre blog!

Mon pépé Louis de Lacaze est ma première référence biaïs. Ferblantier, braconnier,
c’était quelqu’un qui avait de la ressource. Réactif, « malin »,  en toutes occasions,
mais loin d’en tirer profit.

Mon voisin toulousain  sorti de l’INSA au début des années 70 a été recruté par ALSTOM pour les cartes à puce, grâce à son CAP de mécanicien. Le fait qu’il pouvait « mettre les mains dans le cambouis », et à diplôme égal, a su séduire le recruteur.

De mon séjour de deux ans au Sahel, j’ai pu admirer le savoir-faire des forgerons locaux,
leur maîtrise de la technique de la cire perdue (capables de faire un double de clé sans
passer par « Mister Mint »), et du système de serrures des greniers à mil en pays Dogon.

Au musée de la vie paysanne, la « brouette couchage » du berger est
pour moi un des meilleurs exemples de biaïs. 

Aujourd’hui… il faudrait créer une école, ou des stages. Un concours.
Le régime COVID a peut-être développé de nouvelles vocations.

Mais la relève par les enfants du pays existe et j’en suis le témoin.
Ma mère et moi employons Youri, de Viane, qui va faire 20 ans et est en BTS gestion
forestière. Optique « Vivre et travailler au pays ».
Récemment, Il a mentionné le « biaïs ». j’ai dû le faire répéter tellement je ne m’attendais
pas à l’appropriation de ce mot de sa part.

RENAUD JEANNE (Hôtel Fusièsà

En premier lieu merci pour l’ensemble de cette œuvre initiée depuis 2017 mais bien avant aussi.

J’ai le souvenir que vous avez été le premier, avec Marie Christine, à prendre le temps de me faire parcourir dans votre voiture une partie du territoire moins connue avec un goûter improvisé devant la cheminée de l’Escapade.

 La gazette m’a permis de découvrir bon nombre d’acteurs et surtout d’histoires locales, je pense notamment à Jules Bénézech, co-fondateur de Motobécane natif de Viane, ce qui a d’ailleurs amené au rassemblement de cet été pour le centenaire.

Les gazettes m’ont rappelées également quelques souvenirs d’enfances cévenoles et de « Papé », parti trop tôt.

 Pour le Biais, je trouve que cela pourrait être un élément différenciant pour notre territoire à condition que chaque filière et aussi envie de le partager.

Comment le traduire en message positif et visuel ?

En tous les cas cela éviterait de tomber dans des messages trop classiques de la nature plus verte qu’ailleurs, ou l’eau plus pure …. Même si c’est vrai !

 Je ne sais pas si vous voulez rappeler cette publicité  qui date de 1988?

http://www.culturepub.fr/videos/herta-knackis-le-moulin/

Certes le défaut est la Marque Herta évidemment mais dans l’esprit j’ai tout de suite pensé à cela pour illustrer le transfert en message touristique
de l’émotion, de la transmission, la nature,  du Biais… avec le talent d’Arthur Bouedo

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