Résumé de l’article

Sur une suggestion de Robert Pistre, cet article décrit le parcours de l’auteur, passionné de nature, qui apprécie tout autant la richesse des paysages et de la biodiversité des Monts de Lacaune que le bon sens, le dynamisme et l’attachement à leurs racines de ses habitants.

L’auteur

Philippe DURAND, président de la Société Tarnaise de Sciences Naturelles, est un lecteur assidu de la Gazette des Monts de Lacaune, à laquelle il contribue volontiers pour faire mieux connaître la remarquable biodiversité de nos montagnes.

À défaut de recette miracle pour mieux appréhender la nature, je ne peux que retracer le cheminement qui m’a amené, depuis mon enfance, à me passionner pour la nature et à mieux la connaître pour essayer de la comprendre.

Né tout juste après la fin de la guerre de 1939-1945, j’ai passé ma première enfance à la campagne, loin des villes. Non pas dans les Monts de Lacaune comme Robert Pistre, mais dans un petit hameau de la commune de Pampelonne, dans le Ségala tarnais.

Mes parents avaient, comme de nombreuses autres familles du Ségala, une petite exploitation agricole, avec des conditions de vie proches de celles qu’a si bien décrites, aux environs de Salles-la-Source dans le Ségala aveyronnais, Georges Rouquier dans son film Farrebique (1946). Dans les années 1950, les très modestes revenus procurés par une telle exploitation ne permettaient déjà pas à mes parents de vivre sans avoir un emploi complémentaire. Aussi bien pour moi-même que pour chacun de mes frères, il n’était pas envisageable de reprendre la suite de nos parents dans cette exploitation : il fallait trouver un autre moyen de gagner sa vie. Une solution était de poursuivre des études et cela demandait, lorsque la famille habitait loin des villes, d’être pensionnaire car il n’y avait ni collège ni lycée à proximité, et aucun ramassage scolaire.

Les conditions de vie dans les premières années de l’après-guerre

Les conditions de vie dans le Ségala de l’après-guerre ne devaient pas être très différentes de celles qu’ont connues les habitants des Monts de Lacaune à la même époque.

Être né à la campagne dans un milieu très modeste ne veut pas dire que l’on ait été plus malheureux que d’autres, nés dans des milieux plus privilégiés. On ne peut juger des conditions de vie passées qu’en les resituant dans leur contexte : dans l’immédiat après-guerre, ces conditions étaient matériellement bien plus dures qu’actuellement, mais déjà plus facilement supportables que celles, heureusement terminées, des années précédentes. Avec les yeux d’un enfant et les souvenirs que je peux en avoir, mais je n’étais sans doute pas au courant de toutes les difficultés vécues par mes parents, ces conditions ne me paraissent ni moins bonnes ni meilleures que celles que peuvent connaître certains jeunes dans le contexte actuel : elles étaient différentes, et j’avais la chance de vivre dans une famille unie. Comme l’avaient fait nos aïeux, qui ont toujours plus ou moins facilement réussi à s’adapter aux contraintes de leur temps, les habitants des campagnes isolées s’étaient adaptés à ces conditions de vie difficiles. Mon enfance dans le Ségala m’a appris à relativiser la valeur de l’argent et m’a convaincu que, s’il faut de l’argent pour vivre parce que notre société est ainsi organisée, on peut ne pas en faire le but de sa vie.

Pendant les « Trente Glorieuses », période qui va de l’immédiat après-guerre au premier choc pétrolier de 1973, on peut se douter que les enfants et les adolescents n’attendaient pas, sans rien faire, qu’arrivent la télévision, les ordinateurs, les jeux vidéo, les smartphones, les réseaux sociaux de plus en plus chronophages. Ils avaient des camarades de jeu dans leur environnement familial, scolaire ou de voisinage, ils pouvaient pratiquer diverses activités dans les clubs sportifs et dans les MJC lorsqu’il en existait à proximité, ou encore dans les mouvements de jeunesse, ce qui leur donnait des moyens de s’affirmer, avec d’autres centres d’intérêt et d’autres activités que ceux des enfants et des adolescents actuels.

Les changements qui ont le plus profondément modifié ces conditions de vie sont la multiplication des sources d’informations, les évolutions dans les moyens de communications et dans les possibilités de déplacements, mais surtout l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur.

Les sources d’informations

Dans mon enfance et le début de mon adolescence, et avant que n’arrive la télévision, les sources d’informations se limitaient aux écrits, livres et journaux, et à la radio. Mes parents avaient une petite bibliothèque personnelle et, pour renouveler les lectures, ma mère allait chercher à la mairie de Pampelonne des livres de la bibliothèque centrale de prêt du Tarn. Il n’y avait qu’une seule radio nationale, monopole d’État, et quelques radios périphériques : Radio Andorre et son célèbre « Aqui Radio-Andorra », RTL, RMC, ou encore, dans les années 1960, Europe 1 et son émission « Salut les Copains ». Le réémetteur de télévision du Pic du Midi de Bigorre n’a été mis en service qu’à l’automne 1957 et celui du Pic de Nore à l’automne 1961, mais la réception n’était pas encore possible partout et peu de personnes pouvaient acheter un téléviseur : en 1958, seulement un foyer sur dix en était équipé au plan national, avec de grandes inégalités entre villes et campagnes et aussi entre régions. Ceux qui avaient un téléviseur organisaient chez eux des soirées conviviales où voisins et amis étaient invités, sans aucune difficulté pour choisir le programme : il n’y avait qu’une seule chaîne, la RTF. Les choses ont changé en 1964, avec la création de l’ORTF et le lancement de la deuxième chaîne, toujours en noir et blanc, puis en 1967, celle de la troisième chaîne avec ses émissions régionales, suivie par les débuts de la télévision en couleur.

Les moyens de communications

Les courriers postaux circulaient au moins aussi vite qu’actuellement : en 1970, une lettre, postée à Pampelonne, était souvent distribuée le lendemain dans le Nord, à Lille. Pour les messages plus urgents, il y avait les télégrammes et le téléphone mais, dans les campagnes, il n’y avait pas, ou très peu, de téléphones chez les particuliers. Pour téléphoner, il fallait se rendre à un bureau des PTT (Postes, Télégraphes & Téléphones, devenu France Télécom en 1988 puis La Poste en 1991), et appeler un standard qui mettait en communication avec le numéro demandé : les plus âgés d’entre nous se souviennent du sketch de Fernand Raynaud, « Le 22 à Asnières » (1966). À la fin des années cinquante, et seulement dans les principaux hameaux, un téléphone public a été mis en place chez certains habitants qui acceptaient ce service. Des cabines téléphoniques avec monnayeur ont pris le relai dans les années 1970, pour disparaître une quarantaine d’années plus tard avec la généralisation des téléphones fixes puis, à partir de 1992, celle des téléphones portables. Les smartphones, devenus « indispensables » de nos jours, ne sont apparus qu’une vingtaine d’années plus tard.

Les premiers postes de radio à transistors et à piles ont été commercialisés à la fin des années cinquante, bien avant l’apparition des circuits intégrés, indispensables au fonctionnement des premières calculatrices et des consoles de jeux (1973), puis des premiers ordinateurs personnels (1977). Mis en place à partir de 1991, Internet s’est rapidement développé, mais les réseaux sociaux ne sont apparus qu’aux alentours de 2005.

Les possibilités de déplacements

Les déplacements de proximité se faisaient à pied ou à vélo, les déplacements plus lointains se faisaient plus souvent en autobus ou en train qu’en automobile. Pour comparaison :

  • En 1960, le prix d’achat d’une Renault 4® coûtait environ 21,4 mois de SMIG ; en 2023, celui d’une Dacia Sandero®, aux normes actuelles donc bien plus perfectionnée que la Renault 4, coûte environ 8,5 mois de SMIC.
  • En 1960, un litre d’essence coûtait l’équivalent de 1,60 € (et jusqu’à 1,80 € en 1980, ce qui est comparable au prix actuel), mais ce prix de 1,60 € doit être rapporté au quotient « prix de l’essence / revenu minimum horaire » : si celui-ci était resté inchangé depuis 1960, le prix du litre d’essence en 2023 serait voisin de 5 €.

En rapportant le prix d’achat du véhicule et son coût d’utilisation au revenu moyen des ménages, se déplacer en automobile coûtait environ 2,5 fois plus cher en 1960 que de nos jours.

L’accès à l’enseignement

Le tableau suivant (1) donne, de 5 ans en 5 ans, le pourcentage de jeunes bacheliers, rapporté à chaque tranche d’âge et toutes séries confondues :

Année1949195419591964196919741979
Pourcentage4,98 %6,30 %9,71 %12,06 %16,22 %23,69 %25,33 %

Ces pourcentages, calculés au niveau national, masquent de grandes inégalités entre villes et campagnes, mais aussi entre milieux sociaux, et ils étaient loin d’être atteints dans le Ségala des années 1950. Pour de nombreux jeunes, la poursuite d’études était l’exception : leur scolarité s’arrêtait le plus souvent à la fin de l’école primaire et de l’instruction obligatoire, qui était fixée à 14 ans depuis 1936, et qui est passée à 16 ans à partir de 1959.

Les années d’études 

Pour celles et ceux qui l’ont pu, poursuivre des études secondaires ou supérieures a permis un plus grand épanouissement personnel, en améliorant les échanges et le « vivre ensemble », tolérance et ouverture aux autres, mais aussi la culture générale et les compétences professionnelles.

Grâce à mes parents, j’ai eu la possibilité d’être de ceux-là. Mon père avait pu commencer des études secondaires à l’Institution Saint-Étienne de Valence-d’Albigeois, et regrettait d’avoir dû les interrompre à l’issue de la classe de seconde pour s’occuper de la propriété familiale : ma grand-mère maternelle, veuve de guerre, ne pouvait le faire seule. Ma mère avait obtenu le Brevet de Capacité pour l’Enseignement Primaire en 1931, et avait été institutrice jusqu’à son mariage, à la veille de la guerre. Mes frères et moi-même avons été élevés dans l’idée que le progrès passait par l’enseignement et que, après les atrocités de la guerre, il était plus urgent de réapprendre à vivre ensemble que de continuer à se diviser et à s’affronter.

L’ascenseur républicain a bien fonctionné. Pensionnaire à Pratlong en classes de 6ème et de 5ème, seuls niveaux que proposait alors l’établissement, je ne retrouvais Pampelonne que pendant les vacances scolaires ; les longues promenades du mercredi et du dimanche, à Saint-Jean del Frech, au bois de Sahuzet, à Camalières, à Hiviès, à Cruzis ou en forêt de Montagnol m’ont fait découvrir la nature dans les Monts de Lacaune. Pensionnaire à l’Institution Saint-Etienne à Valence-d’Albigeois, de la 4ème à la 1ère, puis au Lycée Barral à Castres en classe Terminale, j’ai connu le scoutisme et ses activités de plein air. Les camps d’été, qui demandaient de savoir s’organiser pour vivre en groupe en quasi-autonomie, se déroulaient toujours en pleine nature. J’ai ainsi pu découvrir la flore, la faune et la géologie des Pyrénées, du Massif Central et du Périgord. Et j’ai pu visiter la grotte de Lascaux juste avant sa fermeture au public : je m’en souviens encore comme si c’était hier…

Bac en poche, j’ai été attiré par le métier d’enseignant, sachant très bien que ceux de mes camarades qui pouvaient entrer dans les écoles supérieures de commerce auraient des revenus bien supérieurs. Grâce aux bourses d’enseignement, j’ai pu faire des études de mathématiques à l’Université Paul Sabatier à Toulouse, obtenir le CAPES de Mathématiques en tout début de carrière, plus tard l’agrégation. J’ai enseigné pendant 40 ans au Collège et Lycée Barral à Castres, avec en parallèle des cours en classes préparatoires aux écoles de commerce (Sup de Co Toulouse) et en DUT « Tech de Co » (au CFA aux Métiers Commerciaux et Financiers de Midi-Pyrénées, INU Champollion à Albi).

En dehors du temps scolaire, mais seulement pendant les vacances lors des années de pension ou de vie universitaire, je retrouvais la vie de tous les jours dans une petite exploitation familiale. Je participais très volontiers, selon les possibilités de mon âge, aux travaux agricoles et à la récolte du tabac que cultivait mon père. Fenaisons, moissons et vendanges étaient des travaux pénibles, mais des moments de grande convivialité entre générations et entre voisins. Tout jeune, que ce soit en gardant les brebis (ce que je ne considérais pas comme un travail ou une contrainte mais comme une preuve de confiance de la part de mes parents), à la pêche ou à la recherche de champignons avec mon père, ou encore en parcourant seul ou avec mes frères ou des camarades les pentes rocheuses et boisées des gorges du Viaur, je passais déjà une grande partie de mon temps au contact de la nature. J’ai appris très tôt à observer, à me poser des questions sur les êtres vivants, sur le fonctionnement de la nature, m’intéressant autant aux plantes, aux champignons, aux oiseaux et autres animaux qu’aux roches et minéraux.

À cette époque, mes seules sources scientifiques étaient la « Flore complète portative de la France, de la Suisse et de la Belgique », de Gaston Bonnier, et « Les champignons de France » d’André Maublanc, ouvrages dont mon père possédait un exemplaire. J’ai essayé très tôt de voir les relations entre tous ces êtres vivants et leur milieu de vie, ce qui m’a conduit à être plus proche de la nature que la plupart de mes camarades, à ne jamais arrêter d’observer et d’apprendre, à ne pas rester sur des connaissances qui sont et seront toujours à actualiser et à compléter : on apprend à tout âge.

La Société Castraise / Tarnaise de Sciences Naturelles

J’ai été l’un des membres fondateurs de La Société Castraise de Sciences Naturelles (SCSN), créée en 1975 à l’initiative de Jean Faury, enseignant et érudit castrais qui en fut le premier président jusqu’à son décès en 1976. Cette création avait été grandement facilitée par le soutien de Pierre Fabre, que Jean Faury avait eu comme élève au cours de sa carrière d’enseignant. C’est ainsi que la toute nouvelle association a été invitée à participer, le 28 septembre 1975, à la « Première Journée Mycologique du Carla » [Fig. 1], qui s’est déroulée en plein air, dans les allées de pins parasols du parc du Carla.

Fig. 1 – À gauche, le livret de présentation de la 1ère Journée Mycologique du Carla ; à droite : portrait de Philippe Durand, dessiné par André Boos, offert par l’Institut Klorane (le champignon figuré est Phylloporus rhodoxanthus, transformé en Philiporus duranxanthus)

Merci, Monsieur Pierre Fabre : la SCSN, devenue Société Tarnaise de Sciences Naturelles (STSN) en 2000, était lancée, et depuis elle est restée fidèle à votre vision de la place de la nature dans notre vie.

Par la suite, l’association a continué à coopérer avec les Laboratoires Pierre Fabre : dans les années 1990, réalisation d’un atlas photographique des orchidées du Tarn, destiné au président de Shiseido, et début d’une longue coopération avec l’Institut Klorane, devenu depuis Fondation Klorane : nombreuses animations pour les écoles, en salle ou au jardin de la Michonne, participation à la rédaction et à l’illustration de livrets pédagogiques sur les plantes et les champignons, plus récemment à celles de deux applications gratuites pour smartphones et tablettes, « Déclic champi », dont l’auteur est le professeur Louis Chavant, et « Déclic botanique ».

Le premier sujet d’étude proposé par la SCSN était la mycologie, mais il a vite été évident que les différentes espèces de champignons poussent en association dans des milieux où se trouvent des végétations particulières, sur des sols particuliers, et qu’au final on ne pouvait pas étudier les champignons sans connaître un minimum de géologie et de botanique, et réciproquement qu’on ne pouvait pas étudier les plantes en ignorant tout sur les sols, les champignons, les insectes et autres animaux, etc. Les connaissances actuelles sur la biodiversité le confirment (2) : il est maintenant acquis que la vie sur Terre est un vaste réseau dans lequel tous les êtres vivants (aussi bien les plantes que les animaux, les champignons, les bactéries et les virus (3)) sont interdépendants les uns des autres et qu’il n’y a pas Homo sapiens d’un côté et la nature d’un autre, le premier convaincu qu’il peut exploiter sans limites les ressources de la seconde.

J’avais fait au Carla, en plus de la connaissance de Pierre Fabre, celle de Jacques Salabert, pharmacien à Graissessac et ami de Pierre Fabre avec qui il avait fait ses études de pharmacie. Je me suis lié d’amitié avec Jacques, et nous avons participé ensemble, quelques années plus tard, à l’équipe de rédaction de la première édition de l’ouvrage « À la découverte de la Flore du Haut-Languedoc montagnard », publié en 1984 et réédité en 2004, puis à la rédaction de « La Flore du parc naturel régional du Haut-Languedoc », publiée en 2014 et toujours disponible en librairie.

La préparation collective de ces ouvrages m’a permis, en parcourant en tous sens le territoire du Haut-Languedoc, d’observer dans leur milieu de nombreuses plantes patrimoniales. J’ai en mémoire mes premières observations d’espèces remarquables comme Erodium foetidum et Allium moly dans le Minervois [Fig. 2], Paeonia officinalis et Armeria malinvaudii dans les Hauts-Cantons et le Caroux [Fig. 3], Lilium pyrenaicum et Pulsatilla rubra dans la Montagne Noire [Fig. 4], Meconopsis cambrica et Drosera rotundifolia dans les Monts de Lacaune [Fig. 5], Nigella gallica et Delphinium verdunense sur le Causse de Labruguière [Fig. 6], et bien d’autres encore.

Quelques années plus tard, j’ai été contacté par Robert Pistre qui m’a proposé de participer à la rédaction et à l’illustration de l’ouvrage « Au pays de l’enfant sauvage, la nature dans les Monts de Lacaune – flore et faune du Montalet », publié en 2007 par le Centre de Recherches du Patrimoine de Rieumontagné. Je ne regrette pas d’avoir accepté : en plus d’une nature exceptionnelle et préservée, j’ai rencontré des femmes et des hommes, comme Francis Bonnet, qui savent vivre en harmonie avec leur environnement culturel et naturel et que je retrouve toujours avec plaisir à la ferme de Payrac. C’est aussi sur une suggestion de Robert Pistre que j’ai écrit en 2020 un volumineux article publié par la Société Botanique d’Occitanie : « Mathématiques et botanique : nombre d’or, angle d’or, suite de Fibonacci et phyllotaxie » (4), qui fait le lien entre mes deux passions intellectuelles, les mathématiques et les sciences naturelles.

Parmi d’autres ouvrages, je citerai ma participation à deux publications des éditions Bleu Pastel – Grand Sud à Albi : « Orchidées sauvages du Tarn », de Nicolas Duivon en 2006, et « Champignons du Tarn et de Midi-Pyrénées », de Robert Rouanet en 2008 et, plus récemment ma participation à « Albi, découvrir une flore remarquable », ouvrage réalisé dans le cadre de l’Atlas de Biodiversité Communale de la ville d’Albi (5).

Mais ce n’est pas tout : depuis les années 1990, dans le cadre des activités de la SCSN puis de la STSN, j’ai participé et participe toujours, avec le Service des Espaces Naturels du Conseil Départemental du Tarn, à l’animation de sorties de découverte et à de nombreuses études sur les espaces naturels du département : ENS (Espaces Naturels Sensibles), sites NATURA 2000, ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique).

Ce cheminement dans l’étude de la nature n’aurait pas été possible sans de nombreuses rencontres et de riches échanges avec des botanistes et mycologues de toute la France : à Toulouse les universitaires Georges Bosc, Anne-Marie Edy, Isabelle Fourasté, Max Henry, Louis Chavant, Guy Durrieu ; à Montpellier le professeur Guy Privat, dont j’avais fait la connaissance grâce à Pierre Fabre ; à Lille et à Amiens les universitaires Raymond Jean, Bruno de Foucault, Régis Courtecuisse, Marcel Bon ; à Paris Marcel Bournérias (École Normale Supérieure de Saint-Cloud), Guy Aymonin (Muséum National d’Histoire Naturelle) et l’éminent mycologue Henri Romagnesi ; à Clermont-Ferrand Michel Boudrie, spécialiste des fougères ; à Nantes Pierre Dupont, qui centralisait les données départementales pour l’atlas de Flora Europea ; à Rennes Joël Boustié ; à Perpignan André Marchand, sans oublier les botanistes du Conservatoire Botanique des Pyrénées, et bien d’autres qui me pardonneront de ne pas les avoir cités. À tous, un grand merci et toute ma reconnaissance.

Conclusion

Vous l’avez compris, le biais pour mieux appréhender la nature ne peut venir que d’un long cheminement, de nombreux échanges, de multiples approches, de longues et patientes recherches, de nombreuses observations sur le terrain, le tout en faisant preuve d’une grande curiosité scientifique et surtout d’un grand amour de la nature.

J’emprunterai ma conclusion à une grand-mère japonaise, vue dans un reportage d’ARTE, qui vit en symbiose avec la nature sur une île tropicale : « la nature ouvre ses portes à tous les esprits curieux ».

Soyez curieux !

____________

Photos de l’auteur.

  • (1) Source : https://www.archives-statistiques-depp.education.gouv.fr
  • (2) On lira avec grand profit trois ouvrages de Marc-André Selosse, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, qui devraient faire partie de la bibliothèque de tout établissement d’enseignement :
  • Jamais seul, ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations ;
  • L’origine du monde, une histoire naturelle des sols à l’intention de ceux qui les piétinent ;
  • Les goûts et les couleurs du monde, une histoire naturelle des tanins, de l’écologie à la santé.
  • (3) Les virus ne sont habituellement pas considérés comme des êtres vivants : ils se reproduisent, mais pas de manière autonome, en utilisant le matériel génétique des cellules qu’ils infectent. Innombrables, ignorés ou mal connus (sauf un très petit nombre d’entre eux), les virus sont loin d’être tous pathogènes : ils participent à la régulation et à l’évolution de tous les êtres vivants. La vie sur Terre ne serait pas la même sans virus … à supposer qu’elle puisse exister sans eux, ce que l’on ne sait pas encore car ils sont omniprésents. Peut-être faudra-t-il changer la définition d’un être vivant.
  • (4) Téléchargeable gratuitement sur Internet : https://doi.org/10.3497/jdtt-es13
  • (5)Téléchargeable gratuitement sur le site Internet de la Mairie d’Albi : https://www.mairie-albi.fr
Categories: Le blog

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :