Les médias parisiens se sont faits l’écho de réactions indignées de courants de la gauche écologique suite à une déclaration de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste vantant « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage ». Fabien Roussel s’est fait étriller car la viande rouge serait devenue le diable, c’est-à-dire un marqueur de l’adhésion aux idées de l’extrême-droite et même carrément du nazisme, comme l’indique un titre du journal Le Monde.
D’où vient ce débat, qui laisse pantois les braves gens ?
Des tenants de l’écologie calculent les dégâts causés à la planète en considérant les élevages intensifs de bovins (les fameuses fermes aux mille vaches). Là évidemment ces animaux ne broutent pas d’herbe et se nourrissent exclusivement aux céréales importées de pays où les forêts ont été détruites pour laisser la place à des cultures. Dans ces conditions, d’un côté la forêt n’absorbe plus le gaz carbonique (CO2) et d’un autre côté, la culture des céréales et leur transport conduisent à émissions de CO2. Le bilan CO2 n’est donc pas fameux !
Mais chez nous ce raisonnement ne tient pas. Il n’y a aucun élevage intensif et la problématique n’est pas du tout la même. Nos élevages bovins passent la plus grande partie de l’année en totale liberté dans des herbages de nos montagnes, et en dehors de cela ils ne consomment en première approximation que des produits de l’exploitation : le foin, ou les céréales ou encore le sorgho comme on l’a vu dans une récente gazette. Il n’y a aucun problème de bien-être animal avec nos élevages. Et les éleveurs sont soumis à de nombreuses contraintes, comme celles pour avoir le label HVE.
De plus chez nous, il n’y pas eu déforestation, tout le contraire : par exemple la commune de Nages que j’ai eu l’honneur d’administrer est passée de 1000 hectares de forêts en 1950 à 4000 hectares aujourd’hui, suite à la déprise agricole. Les élevages permettent d’éviter que nos paysages ne se ferment à quasiment 100%, ce qui n’est pas un luxe sinon on étoufferait complètement dans les zones au sud de la faille des Monts de Lacaune. Ces herbages non fauchés sont très utiles pour la conservation de la biodiversité. En cas d’abandon, et avant la fermeture du paysage, les terrains en question seraient soumis au risque d’incendie.
Quant aux émissions de méthane, provenant des bovins, elles ont chuté historiquement avec le nombre de ces animaux.. Autrefois, pratiquement tout le monde avait cinq à dix vaches.
Donc la viande de nos bovins doit mériter toute notre considération du point de vue écologique et encore plus pour celle qui est vendue par les éleveurs de façon directe dans des circuits courts. Nous n’avons pas traité ici de la production de viande au niveau européen. Nous n’avons parlé que de ce qui se passe chez nous. Ainsi, c’est une composante de la fierté de notre territoire.
Les adversaires de la viande rouge ne s’en prennent pas qu’à la viande bovine, même si c’est elle leur principale cible pour le moment.
Les défenseurs de la viande rouge mettent en avant la qualité des protéines animales par rapport à celle des protéines végétales.