Jacques Aschenbroich, patron de Valéo, explique très simplement la révolution à attendre dans les modes de transport et d’abord sur la voiture.

La voiture a été perçue, à l’origine, comme un symbole de progrès technologique et industriel. Elle a été érigée en symbole de réussite sociale. Il faut se souvenir qu’en 10 ans, au début du XXe siècle, elle a remplacé le cheval dans les grandes capitales du monde. Elle reste aujourd’hui encore pour certains un objet de passion, un produit de luxe, comme le montrent l’incroyable succès des voitures premium allemands, ou les ventes des Ferrari, Bugatti, ou autres Bentley et Rolls Royce. 

Cependant, pour une large majorité d’entre nous, le véhicule est tout d’abord considéré comme un objet du quotidien, indispensable, notamment pour travailler, pour aller en week-end ou en vacances. Certains maires de grandes villes, oublient trop souvent qu’une voiture est avant tout un outil de travail !

Aujourd’hui, et c’est un paradoxe, partout dans le monde, la voiture reconquiert ses lettres de noblesse : c’est le seul moyen de transport qui permette de se déplacer sans craindre les risques sanitaires inhérents au transport en commun. 

Mais la relation à la voiture change ces dernières années, reflétant les multiples transformations à l’œuvre dans notre société, vers une mobilité plus verte, plus sûre et plus intelligente et connectée.

Toute l’industrie automobile a pris conscience -pour de vrai- de la nécessité absolue de jouer pleinement son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est une question de survie. Mais dans le même temps, elle doit rester abordable en termes de prix et de coûts

Des centaines de milliards d’euros ont été investis pour développer les véhicules électriques qui sont aujourd’hui en plein essor et pour lesquels 2020 a marqué un vrai tournant : +43% au niveau mondial et +143% en Europe de véhicules électriques et hybrides rechargeables.

 En 2025, on estime que les véhicules hybrides rechargeables et électriques représenteront près de 14% du marché mondial, et même 30% en 2030. On peut dire qu’il s’agit d’un véritable « boom de l’électrification ». A l’échelle européenne, on estime que les véhicules hybrides rechargeables et électriques représenteront près de 50% du marché en 2030. Une vraie transition technologique et énergétique du véhicule thermique à l’électrique s’opère. Et comme au moment de l’apparition de la voiture au XXe siècle, il est probable que cette révolution se fera en une décennie.

Cette tendance est vraie pour le transport des personnes ainsi que celui des biens. Pour le second, l’automatisation et l’électrification de ces véhicules sur toute la chaîne d’acheminement de la marchandise se confirment. Les sources d’énergie privilégiées varient en fonction du cas d’usage : l’hydrogène pour le poids lourd et l’aviation, et l’électricité pour le droïdes de livraison en milieu urbain.

Enfin, la révolution technologique du transport s’accompagne également par la diversification de l’offre surtout au sein des villes avec l’essor de la mobilité douce (vélos, scooters, 3 roues, petites voitures urbaines…). Mais aussi des drones dont les usages se multiplient : d’un jouet à une utilisation militaire, cela devient un objet de surveillance, mais aussi de transport de marchandises et de passagers.

Cette révolution des modes de transport nécessite aussi des investissements très lourds en terme de recherche et d’innovation, mais aussi en infrastructures pour que des bornes de recharge, chez soi et sur les routes, nous évitent la « panne » !

 C’est une réelle opportunité pour les équipementiers comme Valeo d’être un acteur majeur de cette transformation (nous sommes le leader mondial dans l’électrification basse et haute tension, et dans les capteurs qui permettent à la voiture d’être plus sûre et connectée), mais il faut accepter d’investir massivement pour garder le rythme.

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