Référence l’article de Lucien Alengrin dans le cahier de juillet 2020. 

Dans notre région montagneuse il a toujours été difficile d’exploiter les terrains pentus en effet, lorsqu’une charrette était utilisée, elle menaçait à tout instant de verser.

 On a vu que dans la vallée du Gijou, on avait ainsi inventé un système astucieux celui du roudou. C’est une roue de dimension inférieure et dans les terrains en pente on remplaçait une roue par ce roudou, d’un diamètre inférieur de façon à récupérer la pente. Mais ce système avait l’inconvénient que s’il fallait faire demi-tour évidemment il fallait changer les roues. 

Alain Robert a découvert que dans l’Aveyron, Roques, un agriculteur de Frejeville commune de Prohencous a inventé, dans les années 1920, un système ingénieux. Il fit fabriquer un essieu aux fusées décentrées. Il ajouta sur l’essieu un engrenage hélicoïdal mis en mouvement par une vis sans fin animée par une tringlerie à manivelle. Ce système permettait de faire tourner l’essieu graduellement. Ainsi le dénivelé du terrain pouvait être compensé automatiquement et à tout moment par quelques tours de manivelle.

Avec les charrettes munies de cet essieu on peut circuler dans n’importe quelle pente sans verser on a tout instant la possibilité de rétablir l’équilibre compromis et de replacer le centre de gravité entre la roue supérieure et la roue inférieure.

Cet essieu dont la largeur est la même que celle des essieux courants c’est-à-dire la largeur du char (80 centimètres) est coudé aux extrémités. Les coudes ont 12 centimètres chacun. Ils sont établis à angle droit, en sens inverse l’un de l’autre.
Lorsque l’un des coudes monte l’autre descend. La dimension de chaque étant de 12 centimètres, le dénivellement produit par l’essieu facilement manoeuvré à tout instant varie de 0 à 24 centimètres. 24 centimètres sur une largeur de l’essieu de 89 centimètres, cela veut dire une récupération de pente de 30%.

Cet essieu tourne sous la charrette sur laquelle il est maintenu par deux coussinets en fonte fixée sur le bâti ou dormant de la charrette. Un engrenage hélicoïdal mesurant 30 centimètres est calé sur l’essieu.

Cet engrenage est commandé par une vis sans fin, prolongée par une tige en fer de longueur appropriée à la longueur de la charrette et articulés pour permettre lorsqu’on s’est servi de cette tige de la faire disparaître sous le bâti du char.  La tige sert à la manœuvre de l’engrenages et permet d’obtenir à tout instant des modifications dans le dénivellement des roues.

En terrain plat les roues tournent sur les fusées comme les essieux ordinaires mais dès que l’on circule en travers d’une pente, le conducteur de l’attelage règle comme il convient, même en marche, et aussi souvent qu’on le désire suivant la déclivité à laquelle on a à faire le dénivellement.

 Les avantages de cet essieu sont les suivants : on évite des accidents tant pour le personnel que pour les attelages et le matériel. Deuxièmement, on économise un ou deux ouvriers  qui sont nécessaires pour soutenir le chariot dans les endroits périlleux.

Fabienne Rieu de Campouriès nous a envoyé une photo d’une petite charrette avec une roue plus petite que l’autre. C’est le système présenté en début d’article avec une roue plus petite : le roudou.

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