
Anthony Alliès pouvez-vous nous rappeler vos origines ?
Le berceau familial de la branche des Alliès d’où je suis issu (un nom éminemment répandu sur le secteur), est ancré sur la commune de Castanet le Haut, au hameau du Péras. Une lignée marquée par la personnalité de Charles Alliès (mon arrière grand-père), homme politique qui fut Sénateur de l’Hérault, Conseiller Général du canton de Montagnac. Localement, il a été à l’origine du CAT de Plaisance, une structure pour personnes en situation de handicap qui a généré de nombreux emplois au « Pays ».
Quel est votre parcours scolaire et ensuite professionnel ?
Je dirais que mon cursus scolaire a été des plus classiques : primaire et secondaire à St Mathieu de Tréviers, où mes parents se sont installés en 1980. Puis, je suis allé au lycée à Montpellier. Mes études ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Un comble pour un descendant de professeurs (arrière-grand-père, grand-père, grand-mère, grand-tante, marraine…). Nonobstant, ces années m’ont apporté l’assurance que la ville n’était pas faite pour moi et que je n’étais pas enclin à absorber un quelconque formatage.
Quant à ma carrière professionnelle, elle a été induite par la volonté d’exercer mes activités dans un espace naturel et sauvage… en somme, dans mes chères montagnes ! Ainsi pendant 15 ans, j’ai oeuvré au sein du service « loisirs » de la Communauté de Communes du Grand Pic St Loup. D’abord comme animateur puis comme responsable du centre de vacances « Cap sur l’Aventure » au Dévès (commune de Castanet le Haut).
En 2014, n’étant plus en adéquation avec les nouvelles perspectives de cette intercommunalité, j’ai préféré démissionner et créer ma propre société « Attractions Terrestres » qui, entre autres, propose des séjours de vacances aux gites du Fau.
En parallèle, depuis 4 ans, j’ai décidé de m’investir pleinement dans ma passion pour la photographie (un atavisme familial) et d’en vivre, en mettant notamment en image cet écrin magnifique qui nous entoure.
Quelles sont les raisons qui ont motivé votre installation à la Croix de Mounis et quelles sont vos activités ?
On retrouve toutes ces raisons, en filigrane, dans ce que j’ai dit précédemment. L’envie de vivre au Pays m’a fortement motivé au point, dès la majorité et avec l’assentiment de mes parents, de venir habiter au Péras, dans la maison de mes grands-parents puis, lorsque l’occasion s’est présentée, d’acquérir l’habitation de la Croix de Mounis en 2003.
Outre mes activités professionnelles, je pratique la spéléologie, principalement dans les nombreuses cavités qui font la renommée de notre massif calcaire (j’ai été pendant 6 ans président du club spéléo «Passepartrou»). Je fais également beaucoup de vélo, de randonnée, de canyonisme. Je suis aussi un grand amateur de sports mécaniques, passionné de rallye automobile. Des disciplines qui répondent, parfois, à mon envie de «solitude» grandeur nature.
Quels sont les atouts et les faiblesses de notre région ? Que pourrait-on faire ?
Ce secteur qui s’inscrit dans le Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, regorge de richesses tant au niveau de son histoire, de son patrimoine, de ses traditions, des ses paysages, de sa biodiversité, de son agriculture, sans oublier les mines et tous les métiers dérivés que les gisements d’anthracite ont induits. A l’évidence, un Pays de Cocagne dont il faut extraire la quintessence, en jouant de ses faiblesses que sont ses caractéristiques rurales et l’éloignement des grands pôles.
A mon sens, il conviendrait que les politiques et décideurs de notre région jouent la carte de la cohérence et de la différence. Par exemple, je ne trouve pas forcement de fil conducteur entre la préservation de nos espaces naturels au travers des nombreuses actions déjà engagées et/ou réalisées et l’implantation débridée de parcs éoliens industriels. Certes, ils représentent une manne financière non négligeable, mais ils dégradent fortement un environnement fragile, sans véritablement amener le lien social indispensable à tout développement de société. Et, je pense franchement, que ces orientations viennent s’inscrire en faux au regard de notre identité territoriale. De même, nous devons comprendre qu’ici nous ne sommes pas à la « ville » et qu’il serait bon d’assumer et de cultiver nos différences et notre art de vivre…
De fait, nous avons de véritables atouts pour une jeunesse qui, après l’exode rural des années 60, fait son retour. C’est avec cette jeunesse-là, en s’appuyant sur le fabuleux héritage que nous ont laissé les anciens, que nous devons construire. C’est tout ce que je souhaite à mon « Pays ».
C’est donc dans cet esprit et dans le but d’apporter modestement ma pierre à l’édifice que j’ai accepté de figurer sur la liste électorale de Castanet le Haut où j’ai été élu 2ème adjoint aux dernières élections.