En 1963, le général de Gaulle s’adresse à une immense foule de jeunes Allemands. Il le fait dans leur langue, sans notes et d’une voix ferme. Il les exhorte, sans oublier les drames encore récents, de se projeter dans ce que le peuple allemand a glorieusement fait dans le passé aussi bien dans le domaine culturel que dans celui des sciences et des techniques. Il cite d’ailleurs plusieurs fois le terme de Volk (peuple), mot alors tabou, car trop utilisé par Hitler. Il invite la jeunesse allemande à être à la hauteur de cette tradition glorieuse pour le plus grand bien du peuple allemand, pour le plus grand bien de nos deux peuples et pour le plus grand bien du monde.
Au delà de la nostalgie du Général, cette exhortation à la jeunesse de se donner l’ambition de tirer le meilleur d’elle-même devrait être un message qui ne prend pas une seule ride. C’est la forme la plus sublimée du biaïs. Et à ce titre il prend sa place dans un blog dédié au biaïs (la mètis d’Aristote, voir la rubrique sur l’approche savante du biaïs avec Platon et Aristote).
Charles de Gaulle – Le discours à la jeunesse allemande – Rede an die deutsche Jugend