

La géologie de la commune du Soulié nous apprend qu’il y a de très belles strates de schistes. Aussi il n’est pas étonnant que les Anciens aient utilisées ces belles pierres pour établir des passages sur les cours d’eau. Elles permettaient de faire à la fois les piles et le tablier du pont. C’était cela le biaïs : savoir utiliser ce que la Nature nous offre gratuitement.
René Barberye nous présente les planques locales :
La commune du Soulié conserve encore quelques planques particulièrement belles. Ces planques sont de petits ponts constitués de dalles de pierre le plus souvent relièes entre elles par des agrafes en fer. Devant les piliers sont disposées de grosses pierres qui coupent le courant et évitent que le pont soit emporté par le courant en cas de crue de la petite rivière, l’Arn. Ces constructions très esthétiques sont certainement très anciennes.Il est très difficile de les dater. Sont-elles antérieures ou postérieures aux ponts de bois qui ont sans doute existé mais qui ont disparu ? On peut seulement constater que ces planques sont identiques aux Tarr Steps édifiées au début du 1er millénaire avant J-C dans le Somerset au sud-ouest de l’Angleterre. Elles sont malheureusement parfois effondrées en partie et elles ont été remplacées en tout ou partie par un pont cimenté ce qui était la facilité. Plusieurs sont encore en bon état et méritent d’être protégées. Un circuit pédestre permet d’en découvrir certaines.
On peut citer les sept :
-la planque de la Moulière au sud du Soulié
-la planque de la Fajole , sans doute la plus belle
-la planque de la Blanque entre la Fajole et le Moulinet
-la planque de la Roque
-la planque du Moulinet
-la planque du moulin de Vergougnac
-la planque de la Mielouane
Le site de la commune du Soulié permet d’admirer les plus belles.
Le mot occitan Planca veut dire passerelle sur un ruisseau. Le plus souvent en bois (comme son origine étymologique occitane le sous-entend) pour le seul passage des humains. Çi-après, à Narulle, la planque dans ce cas pour aller à La Prade.

La plupart du temps, on n’avait pas la chance d’avoir sous la main de grandes strates de schiste. Parfois, si le ruisseau était étroit et on a utilisé un menhir, comme Rieuviel. Sinon pour pour pouvoir passer avec une charrette pour la seule desserte de parcelles, il fallait savoir faire un peu d’acrobatie, comme par exemple à Narulle, pour se rendre à La Pradelle.

S’il y avait beaucoup de passages, il fallait faire un pont comme ici à Nages. Ce pont n’était pas sur une voie de communication ; il ne servait qu’à la desserte de parcelles.
