Nous avons interrogé David Roque de Félines, près de Murat-sur-Vèbre.

David Roque, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis né ici en 1972. Mon grand-père et mon père y ont été agriculteurs. Aujourd’hui, je suis sur l’exploitation familiale en GAEC avec mon frère et mon oncle.

Comment vous est venue l’idée de vous intéresser aux plaquettes bois ?

En 2003, année de sècheresse, pour nourrir mes brebis, j’ai émondé beaucoup de frênes et après que les bêtes aient mangé les feuilles, je me suis retrouvé avec un gros tas de branches qu’on a dû brûler. Je me suis dit, pourquoi ne pas avoir pu valoriser ce bois mort et je savais qu’à Couffrau, on brûlait des plaquettes de bois faites avec les sapins invendus.

Quand mon frère Olivier a décidé de construire sa maison, il a opté pour une chaudière à copaux.

Sa maison étant à l’écart, cela nous a convaincus de créer, à partir d’une chaudière à bois, un réseau qui desservirait cinq maisons, la mienne, celle de mon père, celle de mon oncle et celles de mes deux grand-mères.

Comment vous êtes-vous retrouvé président de la CUMA qui produit les plaquettes en bois ?

Couffrau adhérait à une CUMA interdépartementale (Union des CUMA BOIS ENERGIE), couvrant les départements du Tarn, de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne. J’ai suivi son exemple et j’ai adhéré à cette CUMA. Quand son président est parti en retraite, j’ai été élu à ce poste.

Cette CUMA produit 10 000 m3 de plaquettes par an et pourrait en faire le triple. Elle emploie un salarié et a un broyeur NOREMAT.

Avec des branches, on produit entre 30 et 60 m3/h. On peut traiter des billes jusqu’à 70 cm de diamètre et avec des billes, on peut produire jusqu’à 80 m3/h.

En parallèle à l’utilisation par ses membres, AGRIBOIS 81 vend les plaquettes : 90€/t départ ou 115€/t (1t = 4 m3) rendu livré. AGRIBOIS est une association indépendante de la CUMA, mais créée par des membres de cette CUMA.

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 En pratique quel est le coût pour un particulier ?

Pour un membre de la CUMA, la prestation est facturée à 5€ par m3 + 150€ par h.

Pour nos cinq maisons, il nous faut annuellement 300 m3. Ce qui représente une dépense de      2 200€, soit en gros 500€ par maison. C’est bien moins que les dépenses de mazout. Mon père, à lui seul, dépensait 3 000€ par an.

Mon frère n’a besoin que de 50 m3 par an. Soit un coût de 3 à 400€.

Le coût de l’installation pour les cinq maisons a été de 100 000€ (dont 40 000€ pour la chaudière) Nous avons eu une subvention de 10% de l’ADEME.

Mon frère pour sa seule maison a dépensé 20 000€, il y a dix ans.

La matière première provient rien que de l’entretien des haies de l’exploitation.

Opération à faire de toutes façons, qu’il y ait ou non valorisation.

Est-ce qu’il y a une autre utilisation en dehors de l’énergie pour les plaquettes en bois ?

Oui, la litière pour animaux. Elle se développe, car la paille devient plus chère devant l’arrivée des méthaniseurs. Ensuite la règlementation oblige à ne sortir le fumier que tous les deux mois et cela risquerait parfois de devoir faire face à une trop grande épaisseur de paille.

En pratique, dans les stabulations de bovins, on met 20 à 30 cm de plaquettes et un peu de paille au-dessus. Dans les étables de brebis, on en est qu’à un stade d’expérimentation, comme à Mézérac.

Quel conseil donner à ceux qui voudraient se procurer des plaquettes et qui ne sont pas membres de la CUMA ?

Soit adhérer, soit les acheter directement à AGRIBOIS ou à FORESTARN.

En pratique, les ruraux concernés consomment quatre fois plus de mazout pour leur chauffage que pour leur voiture. Dans ces conditions, les Pouvoirs publics nationaux seraient mieux inspirés de mieux favoriser ce genre de démarche, que d’inciter les personnes concernées à changer de véhicule.

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