Le grand développement des charcuteries des Monts de Lacaune intervient après l’arrivée des frigos vers 1950. La vente des produits fabriqués se faisait dans des grands paniers, appelés panières d’Hérépian. Chaque destinataire (épicier ou boucher) recevait l’ensemble de sa commande dans une panière avec l’étiquette portant son nom. Une camionnette partait faire la distribution au Pays bas.

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Bernard Fourgassié, grand-maître de la confrérie des maseliers nous indique : « Et oui je me souviens, il y avait un couvercle on pouvait même les utiliser pour envoyer la marchandise par transporteur à l’époque, le bus (on accrochait l’étiquette pour l’adresse du destinataire à une des poignées). Par la suite ces panières ont été remplacées par des caisses d’oranges qui se fermaient par une attache fil de fer. Un peu plus tard on utilisait des caisses de pommes, des plateaux de choux fleur ou des cartons de bananes. »

Voici des images tirées d’un film réalisé par Louis Cros en 1956.

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Les panières préparées avec les étiquettes des destinataires

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Les panières emmenées vers la camionnette

Comment ont été fabriquées ces panières ? Quels étaient les matériaux utilisés pour cette vannerie?Essentiellement du châtaignier, dit « bois taillés ». Le bois adulte, de 6 ans servait à fabriquer l’ossature, ou squelette, de la corbeille, tandis que le tressage final utilisait du bois de châtaignier très fin, de 2 ans d’âge. Ces bois étaient coupés à la fin de l’hiver dans les environs d’Hérépian.

  • Comment préparait-on le bois?
  • Après la coupe, les épouses des vanniers nettoyaient le bois, avant de le stocker en vue de le sécher complète­ment. Venait ensuite la phase de trempage dans l’eau de l’Orb, lesté avec des pierres pour qu’il ne remonte pas à la surface. Cette opération durait une quinzaine de jours. Le bois devenait alors souple, et en le chauffant dans la che­minée, on pouvait le tresser aisément.
  • Quel type de corbeilles confectionnait-on ?

* Leurs dimensions, et donc leurs poids, variaient selon l’usage que voulaient en faire les acheteurs. Celles destinées au transport de la viande mesuraient 1,2 m sur 0,8 m, leur poids, avec le couvercle, pouvait atteindre 30 kg. Toutes ces corbeilles étaient munies de poignées pour le transport.

Il y avait, autrefois, à Hérépian quatre fabricants de ce type de panières. Aujourd’hui évidemment elles ne sont plus fabriquées. C’est dommage ! Elles étaient très utiles et tellement prisées que dans la période de grande utilisation (années 1940 à 1970), certains salaisonniers se les piquaient entre eux.

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