Une de mes amies, Melle Béziat de Roujan, désolée de ses verrues, alla trouver une vieille femme nommée Azéma : « Compte bien toutes tes verrues, lui dit celle-ci, et tu viendras me dire le nombre. » Les verrues disparurent !

Moi-même, j’avais une dizaine d’années, mes mains étaient remplies de verrues dont certaines vilaines à voir me faisaient mal. Me trouvant sur le chemin de Gos, près du pré où je gardais mes brebis, Touéno dé la Roussélo, celui qu’on appelait « lou barbut » et qu’on disait guérissant du secret, je lui demandai de me faire partir « lous agacis » . Mostro, me dit-il oï, paouré pitiou. Il prit mes mains, les passa dans les siennes, comme s’il voulait prendre tout ce qui se trouvait dessus, attirer mes verrues : « Baï aquo sera pas rés, s’en anaroou ! » Et sans m’en être rendu compte, mes verrues disparurent. Je n’en ai jamais plus revu.

Je ne puis que rapporter ce qui m’est arrivé, que le lecteur juge, qu’il trouve une explication, qu’il estime que je suis un naïf, qu’il pense que les verrues seraient ou devraient partir par suite de mon état de santé, qu’il trouve toute autre raison : j’avais mes mains remplies de verrues, le fermier de La Rousselle, près de Gos, me dit : « elles vont partir », elles disparurent comme par enchantement. Voilà.

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