Dans deux audiences de la justice de paix de Murat, il y a deux cents ans,, on voit des anciens bergers réclamer à leur ancien maître des éléments d’une tenue de berger : une chemise de guêtres et argault ou brisaude.

Jean Delmas nous donne des indications sur ces guêtres de pays « C’est de la grosse toile de chanvre, et non du drap, qui, selon le sens traditionnel, était de l’étoffe de laine. Les guêtres de toile font partie de l’équipement habituel des domestiques et bergers.

Il renvoie aussi au chapitre de l’ouvrage Moeurs et coutumes du Rouergue, t. 2, 2014, chap. 55, que j’ai consacré aux contrats de louage des bergers, en Rouergue. Comme un passage mentionne les mots qui vous intéressent, je vous en communique la copie:
« Les habits comprennent en général trois éléments essentiels : la chemise, remplacée souvent par une canne de toile, une blouse, appelée suivant les lieux camisas, brisaut ou argaut, les sabots ou les souliers. Il s’y ajoute souvent des guêtres, dites garramachas, des culottes, des jarretières et parfois des gants1. C’est l’investiture, quasi médiévale, du berger, par la remise d’une partie de son équipement. Le vêtement n’est pas seulement au service de la fonction, il est, comme un uniforme, la persona de l’individu. « Faire partir ses habits » signifiait d’ailleurs que le berger achevait son contrat (Saint-Rome-de-Tarn)2. Au XIXe siècle, le vêtement fut remplacé par son équivalent en argent, le berger étant de plus en plus considéré comme un salarié ordinaire. »
1Passim, Justices de paix de Belmont, Saint-Affrique, Saint-Chély-d’Aubrac, Saint-Rome-de- Tarn, Villeneuve ou encore AD Aveyron 2 E 228-3 (Sainte-Eulalie-d’Olt).
2 AD Aveyron, Justices de paix, Saint-Rome-de-Tarn, 10 thermidor an XIII

En août 2019, a été achetée une cabane roulante de berger, à laquelle était associée une houppelande, indice d’une existence de ce vêtement de fonction.

 

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