Autrefois, et encore il y a deux cents ans, les transports de marchandise à longue distance se faisaient exclusivement à dos de mulet.  Pour le confort des mulets, on mettait des coussins rembourrés sous la selle : la barde.

On découvre son existence dans une audience du juge de paix de Murat du vendredi 11 août 1817, pù Jacques Cabanes de La Combe a fait citer à comparaître  Étienne Calas de La Combe pour lui réclamer 149 francs 60 centimes.

Étienne Calas réfute devoir cette somme, car il considère que Cabanes lui doit : 129 kg de pommes de terre, soit 12 francs
60 kg de pommes de terre, soit 4francs 90 centimes
une garde de trois vaches, soit 12 francs

une barde, soit 15 francs.

Cabanes rétorque que la barde ne vaut pas 15 francs, mais seulement 3 francs et que la garde des vaches ne vaut que 9 francs. Il maintient sa demande.

Devant l’échec de la conciliation, le juge renvoie les parties devant le tribunal compétent.

M. Jean Delmas, ancien directeur des archives de l’Aveyron, nous indique ce qu’est la barde : « Il y a une barde (occ.: barda) dans les collections du Musée du Rouergue et j’en ai vues ailleurs. C’est un bât souple, constitué de coussins bourrés (de crins ou plus probablement de son) reliés, articulés entre eux par la forte toile qui leur sert d’enveloppe. On en couvrait le dos du mulet pour éviter que les objets lourds dont on le chargeait ne lui fassent mal.

D’où le terme de bardot, pour désigner une bête de somme, essentiellement un mulet. »

Donc en vieil occitan, bardot voulait dire mulet ou âne. Et j’ai trouvé l’explication d’une réprimande de ma mère quand, enfant j’avais une bêtise : »Quané bardot ! »

Jean Delmas nous a envoyé une une gravure du XVe siècle, reproduite dans un livre. Le bât est malheureusement un peu trop chargé.

Sans titre 2

Categories: Ingéniosité

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