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LE RELHATGE, Voilà un terme qui n’est plus utilisé depuis longtemps. Louis Bessière de Lacaune ne l’a pas vu utiliser, mais en a entendu parler. On voit ce terme apparaître dans un conflit entre un propriétaire et son métayer en 1818. Le métayer réclame 2 hectolitres de seigle pour le rilliage.

En ce qui concerne cette affaire, il est intéressant de lire ce que nous dit Jean Delmas, qui nous éclaire sur cette coutume. Il vous communique un extrait d’une étude qu’il a publiée sur l’abonnement ou les divers types d’abonnements et en particulier le relhatge, abonnement d’un particulier chez un forgeron ou maréchal-ferrant pour l’entretien annuel de ses outils ou pour le ferrage de ses bêtes, dont le paiement était fait en grains (Moeurs et coutumes du Rouergue, t. I, 2012, chapitre 49)

« En citant le mot reylhaxe, qu’il écrit encore relhaxe, relajhe, Couzinié (Tarn) nous a ouvert une piste nouvelle : «Payement qu’on donne à un forgeron, en grain, pour tout ce qu’il fait dans son état pour un métayer : pagan tant de relhaxe ». Ce mot est également bien attesté en Rouergue depuis une époque assez ancienne.

On connaît le relhage au XVIIIe siècle à Cassuéjouls : le 29 novembre 1756 « payé à Molinier de La Terrisse maréchal le reliage de ladite année… » 2 cartons seigle (soit 2 livres 8 sous) ; et à Saint-Rome-de-Tarn : le 29 septembre 1782, Jean Balsenq reconnaît devoir à Antoine Fossemale, maréchal-ferrant de Saint-Rome, 30 livres

13 sols pour diverses fournitures, sans compter « quatre livres de relage de la présente année qui tombera le 17e du mois de décembre prochain ». Le 17 février suivant, Guillaume Gastal dit Fraisse, du Mazéga, déclare devoir au même Fossemale, 138 livres 10 sols pour de l’orge, des fournitures, etc., « sans préjudice du relage ou abonnement de l’année courante qui écherra le 28e d’août prochain »…. Le livre de comptes d’un propriétaire de Lacroix-Barrez, de 1828, confirme que le relhage, également connu dans le Carladez, se payait en seigle : 23 mai 1828, « payé au forgeron pour reillage trois quartes blé seigle ».

Le mot dérive bien entendu de la relha(fer d’araire) dont nous avons rappelé l’importance dans l’exploitation agricole.

L’abonnement avec le maréchal s’est maintenu jusqu’à l’époque contemporaine. Dans son enquête sur Villeneuve (1899), Calmettes notait que le maréchal-ferrant n’était jamais payé comptant. Les bœufs et les chevaux étaient abonnés pour le ferrage : 6 fr. par an pour une paire de bœufs et 8 fr. pour un cheval. L’aiguisage des outils était également payé en céréales à la Saint-Barthélémy (24 août) ».

A travers le livre de comptes du ramonet de Narulle, on voit que cette coutume a disparu, le forgeron facture chaque intervention à son tarif.

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