Description

L’aubépine est un arbuste épineux appartenant à la famille des Rosacées, faisant de belles fleurs, très appréciées des abeilles. L’aubépine est parfois appelée le cenellier et ses fruits rouges sont les assanelas (cenelles en français).

SYMBOLIQUE

Chez les Romains, la fleur blanche de l’aubépine était le symbole de Maïa, la déesse de la pureté, qui a justement donné son nom au mois de mai, Dans la tradition chrétienne, mai est devenu le mois de Marie, symbole à la fois de la pureté et du renouveau de l’âme qui accompagne celui de la nature.

Dans ce sens, Aimé Ginieis m’a dit qu’autrefois on plantait une aubépine près d’une maison pour éviter que la foudre n’y tombe, car la Sainte Vierge y étendrait, symboliquement, la tunique blanche de Notre Seigneur, assurant ainsi une protection.

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UNE NOURRITURE ET L’UTILISATION POUR LA PROTECTION

La cenelle est aussi appelée poire à bon Dieu ou poire d’oiseau. Elle attire les tourdres, les grives et les merles. Certains oiseaux faisaient leur nid dans cet arbre où il était bien dissimulé et protégé par les piquants.

L’aubépine servait à délimiter les champs dans les zones dépourvues de pierres. En ne montant pas très haut, ces arbustes évitaient d’avoir une ombre portée importante. Lorsque le camping de Rieumontagné a été créé à la fin des années 1960, Gustave Théron a fait planter une clôture en aubépine.

On lui donne en occitan le nom de bartas, lequel mot est à l’origine du nom donné à un outil tranchant appelé le bartassié permettant de défricher ou d’élaguer les arbres.

De petites branches d’aubépine, de prunellier ou de houx disposées sur les semis permettent de les protéger des oiseaux.

UTILISATION MÉDICALE

Chez nous, on faisait sécher les fleurs non écloses pour pouvoir préparer une tisane contre le rhume.

La littérature recommande cependant la prudence. Il est ainsi indiqué que les feuilles étant tonicardiaques, il est donc préférable de ne pas mélanger feuilles et fleurs dans une même infusion ou tisane.

Philippe Durand, animateur de la Société de Sciences Naturelles du Tarn insiste sur ce dernier point : « Bien préciser que  l’automédication par utilisation de l’aubépine (pour ses propriétés tonicardiaques et hypotensives) est fortement déconseillée: elle peut masquer des symptômes graves qui demandent de consulter un cardiologue, le dosage est délicat, il peut y avoir des interactions avec d’autres médicaments. »

UN SUPPORT POUR GREFER DES ARBRES FRUITIERS

Henry Mas m’apporte cette précision corroborée par des témoignages d’anciens de la région : « L’achat de plants d’arbres fruitiers sur le marché n’était pas d’usage chez nos anciens. Aussi, dans toutes les familles, lorsque l’on voulait disposer d’un arbre fruitier, il arrivait que l’on pratique une greffe sur un arbrisseau sauvage que l’on transplantait, ensuite, dans le jardin ou sur un sol choisi. L’aubépine était considérée comme porte-greffe possible pour les poiriers et le cognassier en particulier. » Bien entendu, le porte-greffe doit être adapté au sol et provenir d’un terrain analogue.

UTILISATION POUR SON BOIS

C’est un bois qui brûle très bien, mais compte tenu de ses piquants, il n’est pas d’un maniement aisé dans un foyer ; aussi il est très adapté au chauffage des fours à pain.

Comme bois d’œuvre, Il servait à faire des manches, en particulier pour les maillets destinés à casser les cailloux. Il était souple et fibreux. Il était dédié à cet usage, du temps où nos montagnards allaient faire des prestations (impôt en nature sous forme de journées de travail). Les prestataires devaient avoir leurs maillets à casser des cailloux.

Noms de lieux liés à boisson (/bouïssou/)

A Murat, Le Bouïssounet / lo Boissonet, le col du Bouyssou / Boisson, le camp des Bouyssous / Boissons. A Nages, le Camp del Bouissou / lo Camp del Boisson. Il y a une La Bouissounade / la Boissonada à Moulin-Mage et à Nages. La Bouissounada / la Boissonada (champ de Rieumontagné). Alain Robert me signale un autre col du Bouissou/Boisson, celui qui descend sur Murasson après Trémolines. A Rouvières, il y a un champ appelé le « Camp Bouissou/Boisson ».

Mais reste la difficulté de savoir si le phonétique « Bouissou » désigne un petit buis ou un buisson. Aussi, je tiens à apporter les précisions suivantes de Pèire Thouy : « Pour ce qui est de Boisson, je ne suis pas certain que tous les toponymes qui en dérivent, désignent forcément l’aubépine, vu l’absence de qualificatif (Boisson blanc = aubépine, mais Boisson negre = prunellier). De plus, d’autres noms de l’aubépine, l’Albespin, l’Arbrespin, l’Espina blanca ou Espina alba sont aussi présents dans notre région sous des toponymes variés (Espinalbet, Labrespy…).

Enfin, un des intérêts de la graphie normalisée est que la toponymie devient claire, car tous les toponymes cités reposent en fait sur très peu de mots de base, seule varie la phonétique et par voie de conséquence la graphie, pour ceux qui en ignoraient les règles.

A partir de Bois, élément végétal du paysage, on passe à Boissièra, Boissada (lieux plantés de Boisses) et à Boissàs, Boisset, Boissin, Boissol… et même parfois Boisson ! (qui veulent dire grand buis, petit buis… mais désignent plutôt des buxaies selon leur étendue.) »

Categories: Nature

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