Le houx est un arbuste à feuillage persistant produisant des fruits rouge vif. C’est une espèce végétale pouvant pousser aussi bien à l’ombre qu’en pleine lumière. Relevons que le houx est une espèce très présente en sous-bois à Payrac.

Le houx commun est un arbuste à croissance très lente et peut atteindre six mètres. Son écorce lisse est gris pâle. Ses feuilles munies d’épines acérées sont d’un vert foncé brillant sur la face supérieure et plus clair sur la face inférieure. Elles durent trois ans environ et sont disposées alternes, simples, avec un pétiole court et un limbe de cinq centimètres de long environ.

C’est une espèce avec des individus mâles et femelles séparés. Les fleurs blanches apparaissent en mai juin et sont de petite taille. Les pieds femelles ont besoin d’au moins un pied mâle dans les environs pour fructifier. Les fruits, qui n’apparaissent que sur les pieds femelles, sont de petites boules sphériques, qui contiennent quatre noyaux, enserrant une graine lignifiée. Ces fruits mûrissent en fin d’été et persistent tout l’hiver.

 

Des abris bien utiles par mauvais temps en hiver

Le houx, généralement associé au chêne et au noisetier servait à réaliser des haies de clôture fournissant un abri du vent. Il en reste encore pas mal.

L’utilisation symbolique surtout en hiver

Depuis la nuit des temps, le houx a eu la symbolique d’incarner la persistance de la vie végétale, pendant l’hiver, les boules rouges contribuant à la décoration. Ainsi les branchages de houx avec leurs baies sont largement utilisés en décoration au moment des fêtes de Noël.

La tradition chrétienne indique que, lors de la fuite en Egypte, la Sainte famille put se dissimuler dans un buisson de houx, à l’approche d’une troupe de soldats. Aussi Marie aurait souhaité que le houx restât toujours vert en souvenir de sa protection et comme symbole d’immortalité.

Autre utilisation symbolique : pour marquer la fin des travaux sur une maison, l’acabaira. On accrochait un gros bouquet de houx sur la cheminée ou sur le pignon pour marquer la protection de la maison.

 

Un aliment vert en hiver

Je me souviens que, l’hiver, ma mère m’envoyait chercher pour les lapins des branches de houx dont les feuilles n’ont qu’une pointe au bout (grifols misses) en occitan. On en donnait aussi parfois aux brebis. Les animaux mangeaient ces feuilles et rongeaient l’écorce.

Le « squelette » mis de côté servait de support pour faire sécher au soleil les champignons lorsque la saison était venue.

 

Un moyen d’appât pour le gibier

Grâce à ses fruits rouges, appelés ici la grifolina, persistants durant l’hiver, le houx est une espèce précieuse pour chasser les merles, les tourdres et les grives. On voit ainsi quelques beaux houx près de la jasse de Payrac. Le chasseur pouvait se mettre à l’espère dans la jasse et attendre sans se geler l’arrivée des oiseaux.

Par temps pluvieux, les merles et les tourdres se tenaient au bout des plus basses branches pour éviter les retombées d’eau. C’est par ces temps-là qu’on allait chasser de nuit à la luminade pour les étourdir avec une palette.

Enfin une autre utilisation du houx pour la chasse : la fabrication de la glu. L’écorce interne du houx servait à préparer la glu substance visqueuse employée pour piéger les oiseaux. Marcel Cauquil, qui en avait entendu parler, a essayé d’en faire. La recette se trouve dans le Cahier de Rieumontagné N°36 p 25 « La chasse aux gluaux ».

 

L’utilisation comme arbuste particulièrement résistant

Suivant la grosseur de son tronc, il peut servir pour faire des bâtons légers, non cassants et robustes. Il était utilisé pour faire des manches d’outils, comme pour les marguettes destinées à casser les cailloux. Avec un fourcat de houx, on faisait des frondes pour les enfants.

Après la Guerre de 39-45, une personne de Villelongue a vendu une rangée de houx à un artisan de Lacaune pour faire des robinets de barrique.

Le bois de houx est un bois apprécié des maquettistes, des marquéteurs et des tourneurs. Il est dense, à grain fin et de couleur très blanche et relativement facile à travailler.

Plus gros, les troncs de houx servaient à faire autrefois des pals, gourdins incassables avec une pointe en fer et utilisés comme outils de défense quand on s’aventurait seul dans la nuit noire.

 

La batille, la partie du fléau frappant le sol était en houx. On allait la couper à l’avance pour qu’elle soit bien sèche, devenant ainsi très résistante.

 

Pour ramoner la cheminée, on faisait des gros fagots qu’on attachait au milieu d’une corde. Il fallait deux hommes : un qui tirait en bas et l’autre sur le toit qui remontait le fagot. Le va-et-vient plusieurs fois répété ramonait le conduit de la cheminée. Il fallait les prendre plan reganhuts.

 

Dans les étables, un manche et une touffe de feuilles au bout, cela faisait un engranaire, c’est-à-dire un balai robuste. Si le manche était long, cela servait à enlever les toiles d’araignée. Sinon cela faisait un solide balai dans une étable.

Denis Oulès de Trémoulines m’a dit qu’on pendait des fagots de branches de houx bien reganhuts au dessus des vaches pour éviter qu’elles aient des brisans (dartres).

 

De petites branches de houx disposées sur les semis permettent de les protéger des oiseaux. C’était ainsi un instrument de protection des semis vis-à-vis des oiseaux.

L’utilisation pour le chauffage

Pour le chauffage, Henry Mas me rappelle que si le houx n’était pas un bois de chauffage, cependant, nos anciens, n’hésitaient pas, à l’utiliser, le cas échéant. Un dicton disait :  » Lo fraisse crèma tanlèu nàisser, lo grifol crèma totjorn, lo salés pas ges ! » Le frêne brûle aussitôt né, le houx brûle toujours, le saule jamais ! (Dictons et expressions occitanes – Henry MAS, Pèire THOUY CRPR)

La feuille de houx instrument de musique

Autrefois, on apprenait aux enfants à faire un sifflet avec une jeune feuille de houx, il fallait enlever le dessus de la feuille au milieu, en laissant la fine membrane en dessous et ensuite avec la bouche, on faisait vibrer cette membrane.

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Categories: Nature

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