Le genévrier est un arbre mal connu. C’est un conifère. Comme chez les autres conifères, les « fleurs » du genévrier sont en réalité des cônes : le cône mâle ressemble à un châton, le cône femelle est réduit à trois écailles, devenant charnues et restant soudées, prenant alors l’aspect d’une baie. D’où la confusion habituelle qui le fait appeler « baie de genévrier ». Ces « baies » ne mûrissent qu’à l’automne de l’année suivante.
Philippe Durand indique : « D’un point de vue scientifique, cette « baie de genévrier » n’est pas un fruit, car elle n’est pas formée par expansion de l’ovaire, que seules possèdent les plantes à fleurs (le genévrier n’en est pas une). Une « vraie baie » est un fruit à pépins noyés dans une pulpe: grains de raisins, groseilles. »
Le genévrier est menacé de disparition dans notre région sous la poussée du développement de la chênaie.
Les « baies de genévriers » étaient récoltées avec un parapluie retourné. Elles étaient utilisées pour donner bon goût aux gibiers cuits à la casserole ou au tournebroche.
Claude Sèbe indique : « Lors de la dégustation des bécasses cuites au tourne broche on place dans le lèche frite sous dame bécasse une tartine de pain grillé enduite de beurre et recouverte de genièvre écrasé sur laquelle s’écoule durant la cuisson les entrailles de l’oiseau. Un vrai régal ! »
« Les baies » servaient aussi d’appât pour le gibier, avec une taurelle. À partir de ces baies on fabrique également du gin.
Pierre Avenas me précise : « En français, c’est d’abord le nom genièvre qui est apparu, pour désigner à la fois l’arbre, son bois et son cône, qui ressemble à une baie noire ou violette, ainsi que l’eau-de-vie aromatisée avec cette baie. Le nom genévrier, plus courant aujourd’hui pour l’arbre ou son bois, est un dérivé du nom genièvre, au sens de « baie de genièvre ».
« Le nom cade est emprunté au languedocien ou au provençal. Ce nom est issu d’une forme préceltique, devenue en latin catanus, et qui se retrouve dans des toponymes comme Cadenet (Vaucluse) ou Chadenet (Lozère), ainsi que dans les patronymes Cade, ou Cadé, relativement fréquents, un peu plus même que Genévrier, qui existe aussi.
En botanique, on appelle genévrier cade l’espèce de genévrier qui produit de grosses baies brun rouge. Par distillation, on tire de son bois l’huile de cade, qui est utilisée depuis l’Antiquité, et sert aujourd’hui à la fabrication du savon Cadum. » « Le nom scientifique du genévrier cade est Juniperus oxycedrus. »
extraits tirés du texte d’ Henriette WALTER et Pierre AVENAS La majestueuse histoire du nom des arbres, Du modeste noisetier au séquoia géant, Robert Laffont, Paris, à paraître en novembre 2017.