Lors de la période de déprise agricole, dans les années 1960, et en vue de pouvoir planter de grandes surfaces, l’administration a joué un rôle actif pour inciter les propriétaires à se regrouper dans de nouvelles structures, les groupements forestiers. Elle a accordé des prêts ce qui permettait, sans apport des propriétaires, de planter les zones en voie d’abandon, dont de nombreux terrains communaux.
Il est intéressant de revisiter la vision de l’époque et la communication faite par l’État pour inciter à un changement qui s’est traduit par l’apparition de vastes surfaces de résineux jusque là totalement absentes du paysage. Peu après, les plantations étaient devenues, pour une trentaine d’années, des lieux à cueillette de champignons : cèpes et lactaires.
Aujourd’hui, il est intéressant de faire un retour en arrière sur ces années 1960 pour se rendre compte de l’évolution de la vision des choses depuis cette époque.
Chaque époque est porteuse d’une vision dominante, à l’époque chercher une utilisation optimale des terrains, en faisant miroiter une richesse future pour les propriétaires et la création de multiples emplois. Précédemment, il y avait un sapin ou épicéa ici ou là que son propriétaire utilisait pour avoir du bois lorsqu’il fallait faire une réparation à la maison. C’était un bien précieux. Aussi, pour le maire de Nages de l’époque, Gustave Théron, comme pour mon père qui était devenu son adjoint, ces plantations étaient porteuses d’un avenir radieux un demi-siècle plus tard. Nous y sommes et si les revenus ont le mérite d’exister, ils ne sont pas mirobolants. Il en est de même sur le plan de l’emploi. Rétrospectivement, je suis heureux d’avoir, lors de mon entrée à la mairie de Nages en 1974, d’avoir mis un terme à une politique qui me paraissait abusive, en remettant en cause la plantation de La laouzéto et de Tsaquarello. Ce qui nous permet d’avoir de magnifiques landes de bruyère, à côté de la Maison de Payrac.
Aujourd’hui le consensus se fait autour de plus de biodiversité, on passe des épicéas plantés quasi systématiquement à des plantations plus diversifiées, douglas, mélèzes, feuillus. Également à noter l’omniprésence de la crainte du changement climatique, dont la teneur en gaz carbonique est tenu pour responsable : d’où les plantations favorisées comme capteurs de gaz carbonique.
Voici un film réalisé alors, où on voit, non sans émotion, les anciens que les plus anciens d’entre nous ont connus.

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